Mercredi20 avril, l’Algérie a réagi par la voix de son envoyé spécial chargé du Sahara occidental et des pays du Maghreb, Amar Belani, qui a dénoncé « une manipulation ». Vendredi 21 avril, Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU, est monté au créneau pour remettre à son tour les choses à leur place.
Le SGG, dont l’histoire est naturellement liée à l’évolution de la fonction de chef du Gouvernement, est né en 1935 alors qu’apparaissait la nécessité pour le président du Conseil de disposer de services permanents pour l’assister dans son rôle d’arbitrage entre les ministres. Mais à l’inverse des institutions dont il organise les relations mutuelles, les fonctions du SGG ne sont pas définies dans la constitution, ni même dans une loi. Placé sous la responsabilité du Secrétaire général du Gouvernement, il relève du Premier ministre et travaille en étroite association avec le cabinet de celui-ci. C’est une structure légère, aux effectifs réduits, qui oeuvre dans les coulisses » de l’appareil d’Etat. Les premières tentatives sous la IIIe République La première tentative de doter le Gouvernement d’un instrument de travail collectif, dont le besoin se faisait particulièrement sentir en période de crise s’est produite à l’époque de Ribot et de Painlevé en 1917, pendant la Première Guerre mondiale, à un moment où l’on voulait coordonner l’action gouvernementale pour mener la guerre. Cet organisme, qui s’appelait Section administrative » et qui n’a été qu’éphémère, disparut à la fin de la guerre, puis réapparut en 1924 avec Edouard Herriot qui a recréé un secrétariat général des services administratifs de la présidence du Conseil, qu’il a confié d’abord au sénateur Israël, puis, en 1925, à un sous-secrétaire d’État. Par mesure d’économie en 1926, Poincaré supprime la section administrative ». Mais en 1934, Gaston Doumergue, alors président du Conseil, en préconise la reconstitution et en définit l’esprit d’une manière qui préfigurait un peu ce que devait être le Secrétariat général du Gouvernement que nous connaissons La présidence du Conseil doit être dotée de services et d’un personnel sélectionné permanent et peu nombreux, détaché des grandes administrations publiques. Avec ces services, le président du Conseil doit suivre attentivement l’action de chaque département, veiller à ce que l’un ne gêne pas l’autre et à ce que travaux, initiatives et efforts soient coordonnés en vue du bien général. » C’est sur cette base que le successeur de Gaston Doumergue, Flandin, fait voter dans la loi de finances de 1935 les crédits qui permettent l’institution d’un certain nombre de chargés de mission qui sont à l’origine du Secrétariat général du Gouvernement actuel. Bien que les débats reflètent une certaine réticence à l’égard de la création d’un tel organisme, la loi de finances est finalement votée ; le service est institué avec dix fonctionnaires titulaires d’un grade moyen et quinze chargés de mission recrutés parmi les fonctionnaires de rang élevé des administrations et dont l’un prend le titre de secrétaire général du Gouvernement. Voilà le secrétariat général créé avec vingt-cinq personnes. Ces chargés de mission forment une équipe dont le rôle est de documenter le président du Conseil, de lui fournir les éléments de décision et de suivre les travaux législatifs. A l’origine, la distinction n’est pas très nette entre cet organisme et le cabinet du président du Conseil. Flandin l’avait d’ailleurs dit C’est un cabinet politique un peu étendu » . L’institution ne progresse, au début, que modestement et assez lentement. Au moment du débat, certains parlementaires avaient contesté la régularité de la création de services administratifs du président du Conseil, qui n’était pas du tout prévue par la Constitution de la IIIe République. Les premiers secrétaires généraux » restaient très peu de temps en fonction. Sous le ministère Flandin, pendant une année, ce fut Léon Noël, qui devait être ensuite ambassadeur à Varsovie en 1939, puis qui devint président du Conseil constitutionnel après la guerre ; ensuite, sous le ministère Laval, Georges Dayras. Un an après, sous Léon Blum, ce fut Jules Moch ; puis Yves Chataigneau, plus connu comme gouverneur général de l’Algérie. C’est à l’époque de Jules Moch que Léon Blum, qui s’intéressait beaucoup au Secrétariat général du Gouvernement en lequel il voyait l’un des éléments de la réforme gouvernementale, a décidé que désormais le secrétaire général du Gouvernement assisterait aux conseils de cabinet et aux Conseils des ministres. Cela est devenu une tradition qui est demeurée depuis. Léon Blum et Jules Moch définissent les tâches des chargés de mission constituer les dossiers des affaires traitées par le président du Conseil et son cabinet et débrouiller » les affaires. Mais les tentatives des secrétaires généraux successifs pour assurer la coordination des ministres se heurtent à beaucoup de résistance de la part des administrations. A ce moment - c’est, de 1936 à 1938, la période des conférences Matignon » - l’activité principale de ces secrétaires généraux du Gouvernement a été d’aider le président du Conseil à trancher les nombreux arbitrages sociaux. Le secrétaire général du Gouvernement est maintenant imposé et va subsister pendant la guerre et, curieusement, tant à Vichy et Paris qu’à Alger. C’est Louis Joxe, futur ambassadeur et ministre, et premier secrétaire général du Comité de libération nationale constitué à Alger en 1943 qui fut, à la Libération, le premier secrétaire général du Gouvernement dans la France libérée. Le Conseil des ministres du 3 février 1947 adopte un document appelé Règlement intérieur des travaux du Gouvernement » qui fixe le rôle du secrétaire général du Gouvernement en matière d’organisation des travaux du Conseil des ministres, des conseils de cabinet, des réunions interministérielles en matière de procédure législative. Ce règlement intérieur est, finalement, le seul texte qui définisse - et encore pour une toute petite partie - les missions du secrétariat général du Gouvernement. La loi de finances de 1936, qui l’avait créé, s’était bornée à prévoir l’effectif des chargés de mission sans dire un mot de ce qu’était le rôle de l’organisme. Il faut donc se référer, pour le comprendre, à la fois aux intentions de ses créateurs et à ce que la pratique et la tradition en ont fait. L’institution actuelle A partir de la IVe République, l’institution a donc pris son caractère définitif. Dans les premiers temps, on ne savait pas bien si elle était un cabinet politique étendu » ou un organisme administratif ». Elle devient un organisme administratif, comme l’établit avec netteté la permanence de André Segalat, qui succède à Louis Joxe en 1947 et sera secrétaire général du Gouvernement du 15 septembre 1946 au 23 janvier 1958 pendant 12 ans il aura vu se succéder 21 présidents du Conseil, 21 ministères. C’est un record qui traduit bien la mutation qui s’est produite le secrétariat général est devenu un organisme charnière entre le Gouvernement et l’administration, mais un organisme administratif. Les successeurs de André Segalat, sous la IVe et la Ve Républiques, maintiennent cette tradition. A André Segalat succède R. Belin qui exercera ses fonctions pendant six ans, de 1958 à 1964 ; ensuite, Jean Donnedieu de Vabres sera secrétaire général du Gouvernement de 1964 à 1974. C’est à lui que succède Marceau Long en 1975, conseiller d’État après six mois d’intérim de Jacques Larché. Puis, se sont succédé Jacques Fournier en 1982, Renaud Denoix de Saint Marc en 1986, Jean-Marc Sauvé en 1995, et Serge Lasvignes en 2006, et Marc Guillaume, en 2015. Au conseil des ministres du 15 juillet 2020, Mme Claire Landais est nommée Secrétaire général du gouvernement.
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Leproconsulat du Général Bugeaud. Le 31 octobre 1838, les termes « possessions françaises dans le Nord de l’Afrique » sont supprimés au profit du nom de « Algérie ».
Scope and content Disparitions, libérations des centres, enlèvements, mesures de clémence. Ralliement sur le statut des dans la zone d’influence du colonel Si Chérif. Records creator's history La fonction de gouverneur général est créée en 1834 par un arrêté du 1er septembre. Ses attributions à la fois militaires commandement de l’Armée et civiles intendance, comme son pouvoir réel, fluctuent au gré des périodes. Depuis 1947, le gouverneur général exerce également un pouvoir réglementaire. A partir de 1956, ses pouvoirs sont confiés à un ministre résidant à Alger, puis à compter de juin 1958 à un délégué général du gouvernement qui commande les forces armées en Algérie. Le 19 décembre 1958, Paul Delouvrier est nommé délégué général du gouvernement en Algérie par le général de Gaulle. Chargé de la pacification » et de la mise en application du plan dit de Constantine », il reste en fonction jusqu’au 24 novembre 1960. Archival history Source of acquisition Transfert en 1961 par le service des archives de la Délégation générale en Algérie. Conditions governing access Vous pouvez consulter librement ces documents.. Conditions governing reproduction Vous pouvez reproduire librement ces documents. Other finding aids DION, Isabelle, HICK, Daniel, Fonds du cabinet du gouverneur général de l’Algérie puis délégué du gouvernement en Algérie, Bordereau, Aix-en-Provence, Archives nationales d’outre-mer, 1933-1994. Related material Physical description 0,10 mètre linéaire Keywords Subjectsguerre d’Algérie 1954-1962 disparu de la guerre d'Algérie Records creator Gouvernement général de l’Algérie, Cabinets civils des gouverneurs Content provider Archives nationales d'outre-mer
Orléansvilledoit son nom au duc d'Orléans, comme la Nouvelle-Orléans (New Orleans).Mais il ne s'agit pas du même duc : la ville de Louisiane doit son nom au régent Philippe II d'Orléans (fils de Philippe I er d'Orléans, le frère de Louis XIV) et la ville d'Algérie, au fils aîné de Louis-Philippe I er.. 1830 : cette année-là, l'Algérie devient française.
Tensions en Algérie la crainte du gouvernement français 000206 Si, à Alger, les autorités craignent un soulèvement, une autre capitale suit très attentivement la situation Paris. Mardi 26 février, les étudiants de la faculté centrale ont manifesté leur hostilité à un cinquième mandat du président Bouteflika, 81 ans et gravement malade. Une scène identique s'est répétée devant la faculté de sciences politiques. Pour la France, la déstabilisation de l’Algérie est un scénario redouté au plus haut sommet de l'État pour plusieurs raisons, dont la première est économique. Partenaire historique, l'Algérie est l'un des premiers fournisseurs de gaz de l'Hexagone. La France est aussi le premier investisseur hors hydrocarbures et le premier employeur étranger avec salariés d'entreprises françaises. Mais, l'enjeu est également humain. C'est l'une des principales craintes de l’Élysée un effondrement du régime qui engendrerait un exode de la jeunesse. "Il y aurait incontestablement un flux migratoire qui va s'accentuer, qui va alimenter le discours des populistes et des extrêmes-droites", analyse Mohamed Sifaoui, journaliste et auteur de "Où va l'Algérie?". Quel enjeu sécuritaire?Plus grand pays d’Afrique, l’Algérie, avec ses six frontières Maroc, Mauritanie, Mali, Niger, Libye et Tunisie, est un partenaire crucial de la France dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Ici aussi la France ne souhaite qu'une seule chose la stabilité. "La Libye est déstabilisée ..., la zone sahélienne ... est aussi déstabilisée. Si vous ajoutez à cela la déstabilisation d'un grand pays comme l'Algérie, vous créez forcement une déstabilisation pour l'ensemble de la région maghrébine", explique Mohamed Sifaoui. Entre la France et l’Algérie, le relation politique a toujours été sensible. Mardi matin, Benjamin Griveaux a appliqué le principe de précaution quant à la crédibilité de la candidature d'Abdelaziz Bouteflika. "Vous ne trouverez aucune prise de position du gouvernement là-dessus. Ce serait de l'ingérence", assure le porte parole du gouvernement. De son côté, le président algérien déposera le 3 mars prochain sa candidature à un cinquième mandat auprès du Conseil constitutionnel. L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail. Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien S’abonner à la Newsletter RTL Info
Discoursdepuis le balcon du Gouvernement général de l'Algérie du général De Gaulle, entouré du général Raoul Salan commandant supérieur interarmées et commandant la Xe région militaire, du général Edmond Jouhaud commandant la 5e RA (5e région aérienne) et de Jacques Soustelle. La foule, majoritairement composée de partisans de
Après une série de scandales qui ont ébranlé l’Établissement national de la navigation aérienne ENNA tout au long de ces derniers mois, une nouvelle affaire de dilapidation de l’argent public vient entacher encore davantage l’intégrité morale de cette stratégique institution étatique chargée de veiller sur la sécurité aérienne de notre pays. Il s’agit d’une malversation camouflée et appelé » indemnité des heures supplémentaires » , un honoraire attribué aux contrôleurs du centre de contrôle régional CCR d’Alger, a pu constater Algérie Part au cours de ses prime évaluée à pas moins de 85 mille Da est versée mensuellement dans les salaires des 600 contrôleur du CCR d’Alger, elle est censée être une compensation pour les heures supplémentaires effectuées au-delà des 40 heures de travail prévu par la loi de travail. La décision d’attribution de cette prime a été discutée entre l’annexe syndicale de l’UGTA et l’administration centrale de l’ENNA en 2011 pour combler un supposé manque d’effectifs en contrôleurs au sein du centre de contrôle régional d’ nos investigations, cette prime a été mise en vigueur pour justifier une nouvelle réorganisation de travail au CCR d’Alger fondée sur la nécessité de réduire le nombre des brigades d’employés mobilisés de 5 brigades à 4 brigades supprimant ainsi au passage la 5e brigade afin de distribuer son effectif sur les 04 autres brigades dans le but de palier au déficit de contrôleurs aériens. Ces derniers ont pu ainsi bénéficier d’importantes heures dans la réalité, ces justifications s’avèrent erronées car à partir de mai 2020, le directeur d’exploitation de la navigation aérienne et le directeur général de l’ENNA ont décidé de revenir à l’organisation initial, c’est-à-dire à celle d’avant 2011 en soumettant le CCR d’Alger à un fonctionnement régi par 5 brigades au lieu de 4 sous le prétexte de la situation sanitaire du COVID-19 qui ne permettez pas de mobiliser un nombre importants de contrôleurs aériens étant donné que le trafic aérien national et international était suspendu pour des raisons liées à des restrictions part, nous avons pu confirmer au cours de nos investigations que l’ENNA a pu recruter une centaine de nouveaux contrôleurs aériens entre 2011 et 2020. Cette entreprise étatique souffre, en vérité, d’un surplus d’effectifs et par conséquent depuis 2020, le maintien de cette » indemnité des heures supplémentaires » est totalement injustifié. Cette prime est devenu un privilège onéreux financé par de l’argent public et épuise les caisses de l’ sommes donc face à une nouvelle dilapidation illégale de l’argent public par la direction générale de l’ENNA. Cette situation peut être qualifiée également d’octroi d’indus avantages pour acheter le silence des contrôleurs aériens permettant aux actuels hauts responsables de l’ENNA de se maintenir le plus longtemps possible dans leurs nouvelle affaire révélée par nos investigations démontre l’ampleur préoccupante de l’usage illicite de l’argent public par un établissement étatique sensible et stratégique. Force est enfin de constater que notre média Algérie Part est le seul média algérien qui enquête sur les dessous des affaires scabreuses de la direction générale de l’ENNA. Face à nos enquêtes, les autorités algériennes observent un silence troublant, voire complice, qui compromet dangereusement l’intérêt général dans un secteur très délicat engageant la sécurité des voyageurs algériens et l’intégrité de l’espace aérien national.
ArchivesLe gouvernement général de l'Algérie Le Monde Publié le 06 décembre 1945 à 00h00 - Mis à jour le 06 décembre 1945 à 00h00 Sélections Partage Déjà abonné ?
par Gilles Manceron et Fabrice RiceputiUn recours a été déposé au Conseil d’Etat le 23 septembre 2020 pour qu’il abroge un texte réglementaire qui contredit la loi en entravant l’accès aux archives, notamment des guerres d’Indochine et d’Algérie. Le 15 novembre 2020, le gouvernement, en contradiction avec les promesses faites par le président de la République en septembre 2018, a publié un arrêté qui confirme ces entraves. L’Association des archivistes français, celle des historiens contemporanéistes de l’enseignement supérieur et de la recherche et l’Association Josette et Maurice Audin, qui ont été à l’origine de ce recours, vont en introduire un 27 mars 2020, une rencontre devait présenter un guide des archives sur les disparus de la guerre d’Algérie résultant des promesses présidentielles. Reportée au 4 décembre en visioconférence, tout indique qu'elle a été l’objet d’une reprise en main par le gouvernement. Elle devrait être l’occasion pour les archivistes et historiens d’exprimer leur protestation contre ces 13 septembre 2018 le président de la République, Emmanuel Macron, a publié une déclaration qu’il a remise personnellement à Josette Audin, la veuve de Maurice Audin assassiné en 1957 durant la guerre d'Algérie par des militaires français qui le détenaient, reconnaissant la responsabilité de l’État dans ce crime. Et aussi l’existence d’un système ayant produit beaucoup d’autres disparitions a également annoncé l’ouverture des archives sur tous les disparus de la guerre d’Algérie aussi le travail de mémoire ne s’achève-t-il pas avec cette déclaration. Cette déclaration visait notamment à encourager le travail historique sur tous les disparus de la guerre d’Algérie, français et algériens, civils et militaires. Une dérogation générale, dont les contours seront précisés par arrêtés ministériels après identification des sources disponibles, ouvrira à la libre consultation tous les fonds d’archives de l’État qui concernent ce sujet. »Dès le lendemain de cette déclaration, le site a été créé pour documenter les milliers d’autres disparitions d’Algériens qui ont eu lieu pendant la grande répression qu’on a appelé la Bataille d’Alger ». La journée d’étude le 20 septembre 2019 à l’Assemblée nationale sur Les disparus de la guerre d’Algérie du fait des forces de l’ordre françaises vérité et justice », dont les débats ont été filmés et dont les Actes ont été publiés en ligne, a souligné l’urgence de cette ouverture des archives. Deux années plus tard, ce n’est toujours pas le même un phénomène inverse s’est produit. A partir de décembre 2019, le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale SGDSN, un organisme assez opaque dépendant de Matignon, a exigé des archivistes une application pointilleuse de l’article 63 d’une instruction générale interministérielle l’IGI 1300 » qui prétend réglementer la communication aux lecteurs des pièces d’archives classifiées ».Ce texte ministériel de décembre 2011, datant de la fin de la présidence de Nicolas Sarkozy et qui n’était souvent pas appliqué à la lettre car il rendait impossible les recherches, a interdit la consultation de documents frappés du tampon secret-défense », bien que la loi dispose qu’ils sont communicables de plein droit » s’ils remontent à plus de cinquante ans. En décembre 2019, un décret gouvernemental a imposé aux archivistes la déclassification préalable » obligatoire des documents tamponnés sous peine de lourdes riposte des historiens et des archivistesIndignation aussitôt des historiens dont certaines recherches étaient rendues, de fait, impossibles. Et aussi des archivistes obligés de faire un tri préalable et de demander, avant de communiquer ceux pourvus de tampons, une déclassification » à l’institution émettrice, c’est-à-dire le plus souvent à l’armée. Ce processus très lourd de déclassification » - car toutes les unités apposaient abondamment sur leurs documents des tampons secret » - a entrainé le recrutement par le ministère des Armées des centaines de personnels supplémentaires pour opérer ce travail coûteux et inutile au regard de la le dépôt, le 23 septembre 2020, par l’Association des archivistes français AAF, celle des historiens contemporanéistes de l’enseignement supérieur et de la recherche AHCESR et l’Association Josette et Maurice Audin, d’une requête au Conseil d’Etat lui demandant de mettre fin à cette situation illégale et absurde. Un film, Après l’affaire Audin. Les disparus et les archives de la guerre d’Algérie » a été réalisé par François Demerliac pour retracer le contexte et le déroulement de leur question est remontée jusqu’au président de la République puisque lors de sa conférence de presse, le 2 octobre, aux Mureaux, il a déclaré j’ai été saisi par plusieurs historiens des difficultés qu’ils rencontraient pour l’accès aux archives et donc j’ai demandé que des clarifications me soient apportées, et, dans les prochaines semaines, je répondrai à ces clarifications qui me sont demandées par plusieurs historiens 1 ». Et, lors de la cérémonie du 11 novembre au Panthéon, un dialogue a été enregistré involontairement par France télévision entre Emmanuel Macron et Jean-Noël Jeanneney, auquel le chef de l’état-major particulier du président de la République, l’amiral Rolland, a été associé, qui a donné l’impression que le président était prêt à entendre les historiens et à renouer avec ses promesses de septembre 2018 2.Le passage en force » du gouvernement de Jean CastexMais c’est le contraire qui est indique que le gouvernement a voulu passer en force », poussé par certains responsables de l’armée qui n’ont pas accepté la déclaration présidentielle de septembre 2018 et ont voulu, en la matière, imposer leur volonté aux autorités civiles du ministère de la Culture et des Archives peut-être aussi par la Secrétaire générale du gouvernement qui était précédemment à la tête du SGDSN. Le 1er novembre, au journal de 20 heures de TF1, le premier ministre, Jean Castex, s’est distingué nettement des propos tenus à plusieurs reprises par le président de la République sur le passé colonial de la France Je veux dénoncer toutes les compromissions qu’il y a eues pendant trop d’années, […] nous devrions nous autoflageller, regretter la colonisation, je ne sais quoi encore » — déclaration dont s’est démarquée publiquement la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, qui s’est déclarée plus proche sur ce sujet du président de la République 3.Et le 15 novembre 2020, un arrêté ministériel est paru qui a confirmé le principe d’une obligation de déclassification préalable » pour les documents tamponnés secret » pourtant légalement consultables, un arrêté annoncé depuis plusieurs mois mais dont on pouvait espérer que le dépôt du recours au Conseil d’Etat avait dissuadé le gouvernement de publier. Arrêté qui a été immédiatement repris par un certain nombre de sites de l’armée et critiqué par le compte Twitter Archives ça débloque ! » du collectif qui a lancé cette arrêté prolonge l’IGI 1300 avec quelques amendements. Il place à 1934 dans la nouvelle IGI la date d’ouverture des archives alors que la loi et le code du patrimoine disposent que celles de plus de 50 ans sont librement communicables - soit, en 2020, toutes celles antérieures à date de 1934 introduite par cet arrêté dans l’IGI 1300 représente même un recul par rapport à ce qui se pratiquait, par exemple, depuis le début de l’année 2020 au Service historique de la défense 4. Par ailleurs, aucun délai de réponse n’encadre l’éventuelle déclassification » d’archives demandées par un lecteur. Et cet arrêté permet même que des documents qui n’avaient pas été tamponnés secret » pourront être classifiés » a posteriori ! C’est un renforcement honteux du règne de l’ ministériel du 15 novembre 2020 va faire l’objet de la part des trois mêmes associations d’une nouvelle requête au Conseil d’Etat, qui sera jointe par lui à celle déposée le 23 septembre. Elle demandera clairement que soit retiré de cette IGI tout ce qui conduit à imposer une procédure de déclassification » de documents d’archives publiques communicables de plein nombreux soutiens dans le mondeCette mobilisation reçoit un vif soutien des historiens et archivistes et de journaux d’autres pays. Le Conseil international des archives AIC, organisme rattaché à l’Unesco, leur a apporté son appui. Dans son ouvrage Archives and Human Rights qui paraîtra en Grande Bretagne chez l’éditeur Rootledge en mars 2021, l’AIC a souhaité faire figurer un texte des historiens français Gilles Manceron et Gilles Morin, France - La demande de rendre accessibles les archives des guerres coloniales et en particulier de la guerre d’Algérie », qui explique les mécanismes qui font actuellement obstacle en France à l’accès à ces nombreux autres soutiens ont été exprimés à l’étranger, en particulier dans la presse algérienne. Aux Etats-Unis, l’importante American Historical Association soutient cette mobilisation des historiens et archivistes français et appuie leurs recours introduits devant le Conseil d’ questions écrites ou orales ont déjà été posées au Premier ministre par des députés et des sénateurs et de nouvelles vont l’être prochainement par d’autres. Des rencontres des associations requérantes sont prévues avec la Commission des affaires culturelles du Sénat et avec la ministre de la Culture, dont dépendent les services publics d’archives - c’est du moins ce que prévoit la République, même si certains responsables de l’armée voudraient se substituer dans ce domaine à ceux de la occasion, le 4 décembre, d’interpeler le gouvernementPar ailleurs, en mars 2020, un guide sur les disparus de la guerre d’Algérie dans les archives publiques françaises a été mis en ligne sur le site de France-Archives grâce à un travail important dans un délai très court d’archivistes des Archives nationales. Mais près de 90% des références d’archives indiquées n’ouvrent sur aucun inventaire de fonds d’archives des Archives nationales, mais seulement sur l’information document non trouvé ».Ce guide a été réalisé dans l’urgence par des archivistes non spécialistes de la période et sans qu’il soit fait appel à des historiens spécialistes. Le résultat n’est pas à la mesure des besoins. Dans son état actuel, ce guide est inexploitable. La présentation a été traduite en anglais et en arabe, mais la liste des fonds et les liens vers les inventaires en ligne sont exclusivement en français. Par ailleurs, sans la création d’une cellule administrative d’accueil des familles d’Algériens souhaitant, suite à la déclaration du Président de la République de septembre 2018, faire des recherches sur leurs proches disparus durant la guerre d’Algérie, celles-ci ne pourront trouver aucun renseignement à leur sujet avec le seul secours de ce peu d’archivistes seront en mesure de les renseigner dans la langue qu’ils maitrisent. Par exemple, comme l’a expliqué la responsable des Archives nationales d’outre-mer ANOM lors du Forum sur La transparence des archives » organisé en février 2019 à Saint-Etienne par l’AAF, aucun des archivistes des ANOM n’est l’a écrit Raphaëlle Branche, La montagne a accouché d’une souris. […] Là où il aurait fallu ouvrir largement les portes, on entrouvre certaines fenêtres, tandis qu’y sont ajoutés les barreaux d’une déclassification jugée opportunément nécessaire après des décennies de pratiques pourtant différentes 5 »Une journée destinée à présenter ce guide et à débattre des disparus de la guerre d’Algérie était prévue le 27 mars 2020 sous l’égide du ministère de la Culture et des Archives nationales. Elle a dû être reportée en raison du contexte sanitaire. Et elle s’est transformée en une rencontre en visioconférence, le 4 décembre 2020, placée cette fois sous l’égide du le service gouvernemental du SIAF Service interministériel des archives de France qui doit l’organiser. Notons cependant que son sous-directeur, Jean-Charles Bédague, qui en a aussitôt, comme l’exige sa fonction, exposé le contenu aux archivistes, a ajouté que le recours déposé par un collectif d’historiens, d’archivistes et de juristes auprès du Conseil d’État pourrait changer la donne… 6. Ont disparu de son programme les logos du ministère de la Culture, des Archives nationales et autres centres d’archives publiques, ainsi que celui de la Mairie de Paris, qui figuraient sur le précédent. Et le programme de cette journée ne figure pas à ce jour sur le site des Archives et historiens s’exprimeront néanmoinsCertains des intervenants inscrits au programme de cette rencontre vont dire leur opposition à ces entraves, contraires à la loi, dressées à la consultation des archives et affirmer leur soutien aux recours déposés devant la Conseil d’Etat. Bien que les temps de débats aient été réduits à la portion congrue trois fois un quart d’heure sur l’ensemble de la journée, les personnes inscrites à cette rencontre pourront s’exprimer à ce sujet, au moins par écrit via la fonction converser » de la visioconférence.Inscription obligatoire insuffisances du guide seront pointées. Des usagers des archives auront préparé leurs questions. Certains demanderont ce que ces manœuvres administratives qui empêchent l’application de la loi essayent de dissimuler. L’ouverture de l’ensemble des archives de la guerre d’Algérie sera demandée, puisque la loi dispose que les archives de plus de 50 ans, c’est-à-dire antérieures à 1970, sont consultables de plein droit » à tous ceux qui veulent connaitre des documents qui appartiennent aux archives de la leur ouverture générale - puisque les traces des disparitions forcées de cette guerre, quand elles existent, sont dispersées dans de multiples fonds - permettra, dans la mesure du possible, parmi d’autres disparitions, de documenter celles des nombreux civils algériens qui en ont été victimes lors de la Bataille d’Alger » mais aussi tout au long de la le souhait émis par le président de la République le 13 septembre 2018 lors de sa visite à Josette SOUTENIR LE RECOURS DEPOSE SIGNER ET FAIRE CIRCULER LA PETITION qui a dépassé en quelques mois plus de dix-sept mille signaturesLe lien vers le compte Twitter Archives ça débloque ! » du collectif qui a lancé cette pétitionLe programme de la rencontre en visioconférence du 4 décembre1 Conférence de presse, le 2 octobre 2020, aux Mureaux, de à Voir l’enregistrement de la cérémonie. L’échange se trouve à 1h26 et 20 sec, le son est difficilement audible mais Emmanuel Macron y évoque de toute évidence la question des archives classifiées et termine en disant Il faut changer un texte ». — Jean-Noël Jeanneney un texte qui contredit une loi, c’est étrange… » Et on a l’impression qu’à la fin, l’amiral Rolland évoque une proposition qui va réconcilier… ». L’amiral Rolland est le chef de l’état-major particulier du président de la République depuis le 1ᵉʳ août 2020.3 Interrogée à ce sujet le 2 novembre sur LCI, la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, a pris ses distances avec les déclarations du chef du gouvernement Je ne vais pas commenter cette phrase. Je me réfère à la phrase qu’a eue Emmanuel Macron sur la colonisation, et que je partage ».4 En janvier 2020, lorsque le Service historique de la défense a commencé à appliquer l’IGI-1300, seuls les documents postérieurs à 1940 devaient être déclassifiés » avant communication.5 Raphaëlle Branche, Un guide sur les disparus de la guerre d’Algérie dans les archives publiques françaises », 20 & 21. Revue d’histoire, 2020/3, n° 147, pages 138-139.6 Le message de Jean-Charles Bédague, sous-directeur de la communication et de la valorisation des archives au Service interministériel des Archives de France, publié le 16 novembre sur la liste de diffusion du SIAF, mentionne à la fin La publication de cette nouvelle IGI 1300 intervient alors qu’un collectif d’historiens, d’archivistes et de juristes vient de déposer un recours auprès du Conseil d’État visant à abroger les dispositions de ce texte considérées par eux comme illégales en ce qu’elles violent la loi, en l’occurrence les dispositions des articles L. 213-1 et L. 213-2 du code du patrimoine. L’arrêt qui sera rendu par la plus haute juridiction administrative ne manquera pas de nourrir la lecture qui doit être faite de l’articulation des textes encadrant le secret de la défense nationale. »
Unedépêche de l'agence France Presse datée du Caire, et diffusée samedi peu après 14 heures, indique que d'après une source proche du " gouvernement provisoire algérien " on s'attend à
GGA 1E 1-248, 2E 1-18, 1EE 1-56, 2EE 1-19, 3E 1-101 Séries E et EE 1830/1892 Gabriel Esquer, archiviste-bibliothécaire honoraire, et Émile Dermenghem, archiviste-bibliothécaire, du Gouvernement général de l'Algérie Archives nationales d'outre-mer Aix-en-Provence Instrument de recherche rédigé enfrançais Scope and content La série E des Archives du Gouvernement général de l'Algérie dite Correspondance générale » est formée des documents désignés jusqu'en 1909 sous le terme assez vague de cartons politiques ». Elle n'a sans doute pas été constituée selon les règles précises de l'archivistique, mais a le grand mérite de rassembler l'essentiel de ce qui peut être trouvé à Aix sur l'histoire des premières décennies de l'Algérie se présente comme une collection un peu factice d'originaux et de copiesCf. G. Esquer, "Les archives algériennes et les sources de l'histoire de la conquête", dans Annales universitaires de l'Algérie et tirage à part. 1912. — Les sources de l'histoire de l'Algérie, chapitre XV de Histoire et historiens de l'Algérie, 1931 Collection du Centenaire. réunis peut-être par VaudouardVaudouard, archiviste du ministère de l'Algérie, à Paris, vint à Alger en 1860 comme archiviste, quand ce ministère eut été supprimé après une brève existence. Il y resta jusqu'en 1866, avec une interruption de 1863 à 1865. et comprend bon nombre de minutes de lettres des ministres de la Guerre. Il semble, écrit Gabriel Esquer, que l'on ait voulu rassembler ou reconstituer au Gouvernement général la correspondance politique et administrative échangée entre les commandants en chef, puis les gouverneurs généraux et le gouvernement ».Elle concerne surtout la période qui va de 1830 à 1849. La correspondance du maréchal Randon et du ministère de l'Algérie et des Colonies, entre 1851 et 1859, est relativement moins papiers Abd el-Kader vont jusqu'en 1892 et concernent surtout sa captivité et son partie des lacunes est comblée grâce aux registres généralement très complets et bien tenus, qui contiennent au moins la correspondance au départ et constituent la série EE. Riches et nombreux jusque vers 1860, ils deviennent plus sommaires et comportent surtout les rapports généraux et situations politiques depuis cette date jusqu'en 1891, avec cependant des sections importantes sous Mac Mahon, de Gueydon et Chanzy. Le dernier de ces registres nous conduit à ailleurs, deux fonds sont venus se joindre au fonds principal le fonds Bugeaud, 2 E 1-18, 2 EE 1-19, et le fonds Gueydon, 3 E 1-101. System of arrangement L'abondance des documents qui constituent la série E du Gouvernement général de l'Algérie, et plus encore la diversité des expéditeurs et destinataires des courriers qui y sont conservés, interdit d'en donner une description intégrale. Néanmoins, l'optique retenue par G. Esquer et É. Dermenghem, comme la pratique de rédaction des inventaires l'autorisait au moment de la rédaction de cet ouvrage, a été de mettre en avant certains documents plus que d'autres au sein des liasses et registres il pourrait échapper au lecteur pressé qu'il ne s'agit pas de décrire l'intégralité des ensembles. En réalité, leur contenu est plus riche que ne le laissent supposer les diversité des sujets traités dans un fonds intitulé "Correspondance politique générale" interdit de retenir un ordonnancement logique et structuré de leur contenu la même information peut se retrouver à plusieurs endroits. Cela signifie qu'il faut parcourir l'ensemble de l'ouvrage si l'on cherche une information précise et sans doute consulter un grand nombre de dossiers. Conditions governing access Communication uniquement sur microfilm Publiable sur internet Physical description 8,80 Keywords Records creator Gouvernement général de l'Algérie
Auparavant les textes officiels de l’Algérie sous domination française étaient publiés au « Bulletin Officiel du Gouvernement Général de l’Algérie », créé en mil huit cents soixante-treize. » Baziz Algérie mon amour. La périodicité du JORA est irrégulière. Le journal officiel parait en fonction de la disponibilité de la matière. L’un des plus importants numéros de l
Selon des archives déclassifiées publiées lundi par Mediapart, le massacre du 17 octobre 1961 de plusieurs dizaines d'Algériens avait été rapporté au chef de l'État, Charles de Gaulle. Le président de la République avait alors fait part de son indignation et souhaité faire la lumière, tout en maintenant en poste le préfet Maurice Papon et les ministres responsables. Soixante ans après les faits, des archives publiées lundi 6 juin par le site Mediapart éclairent sous un nouveau jour le massacre du 17 octobre 1961 et les connaissances du chef de l'État de l'époque, Charles de Gaulle, à ce que la guerre d'Algérie touchait à sa fin, une manifestation de Français musulmans d'Algérie FMA avait été violemment réprimée à Paris. Pendant plusieurs décennies, le bilan officiel a été de trois morts. Aujourd'hui, il est établi à au moins 48 morts pour cette seule nuit d'octobre, même si pour nombre d'historiens, il dépasse largement la centaine."Grâce à des ouvertures toutes récentes, bien que partielles, des archives sur la guerre d'Algérie, on a pu avoir accès à un certain nombres de documents issus de la présidence De Gaulle, qui montre que le chef de l'État de l'époque a tout su, et très vite, du crime, c'est-à-dire de la participation de la police dans ce qu'on peut appeler un crime d'État et de l'ampleur de la tragédie", explique le journaliste de Mediapart Fabrice Arfi, invité sur l'antenne de France 24.>> À relire, notre webdocumentaire 17 octobre 1961, un massacre d'Algériens au cœur de ParisDans les archives déclassifiées, Mediapart a ainsi retrouvé une note datée du 28 octobre 1961, rédigée par le conseiller du général de Gaulle pour les affaires algériennes, Bernard Tricot. Il indique au président de la République qu'"il y aurait 54 morts". "Les uns auraient été noyés, les autres étranglés, d'autres encore abattus par balles. Les instructions judiciaires ont été ouvertes. Il est malheureusement probable que ces enquêtes pourront aboutir à mettre en cause certains fonctionnaires de police", explique le haut une seconde note, datée du 6 novembre 1961, Bernard Tricot expose à Charles de Gaulle une "question d'ordre gouvernemental" "savoir si on se bornera à laisser les affaires suivre leur cours, auquel cas il est probable qu'elles s'enliseront, ou si le ministre de la Justice [Bernard Chenot, NDLR] ainsi que le ministre de l'Intérieur [Roger Frey, NDLR] doivent faire savoir aux magistrats et officiers de la police judiciaire compétente que le gouvernement tient à ce que la lumière soit faite". Le conseiller du général de Gaulle poursuit "Il importe beaucoup, semble-t-il, que le gouvernement prenne dans cette affaire une position qui, tout en cherchant à éviter le plus possible le scandale, montre à tous les intéressés que certaines choses ne doivent pas être faites et qu'on ne les laisse pas faire"."Le crime restera à jamais impuni"La note, retrouvée aux Archives nationales après sa déclassification en décembre dernier, porte la réponse manuscrite du général de Gaulle "il faut faire la lumière et poursuivre les coupables" et "il faut que le ministre de l'Intérieur prenne vis-à-vis de la police une attitude d''autorité', qu'il ne prend pas". Pour Fabrice Arfi, cette note "montre que le président de la République de l'époque a demandé à ce qu'on poursuive les coupables et que la lumière soit faite, allant même jusqu'à sermonner son ministre de l'Intérieur qui, selon le général de Gaulle, ne faisait pas preuve assez d'autorité vis-à-vis des dérives de la police"."Pourtant il ne se passera rien, le crime restera à jamais impuni", précise le journaliste. Aucune procédure à l'encontre de policiers n'a ainsi été lancée. Les ministres de l'Intérieur et de la Justice ont été confirmés dans leurs fonctions, de même que Maurice Papon, qui a toujours nié quelque violence policière. Ce dernier a été condamné en 1998 pour complicité de crimes contre l'humanité, mais pour son rôle dans la déportation de juifs entre 1942 et si le général de Gaulle ne s'est jamais expliqué sur ce point, Fabrice Arfi estime, d'après les historiens qu'il a consulté, que le président "était en réalité relativement politiquement faible au sein de sa propre majorité, notamment face à un Premier ministre, Michel Debré, à qui il devait beaucoup pour son retour en 1958 en politique et qui incarnait une ligne très dure sur la question algérienne".Reconnaître un "crime d'État"À l'occasion d'une cérémonie pour le 60e anniversaire du massacre, la présidence française a reconnu en octobre 2021 pour la première fois que "près de 12 000 Algériens furent arrêtés et transférés dans des centres de tri au stade de Coubertin, au Palais des sports et dans d'autres lieux. Outre de nombreux blessés, plusieurs dizaines furent tués, leurs corps jetés dans la Seine". Emmanuel Macron avait dénoncé, dans un communiqué, des "crimes inexcusables" commis "sous l'autorité de Maurice Papon".Mais les manifestants, témoins du drame, familles de victimes, associations ou encore historiens réclament encore la reconnaissance d'un "crime raciste" et d'un "crime d'État". Présente le 17 octobre 1961, Djamila Amrane se bat depuis des années pour que ce massacre "entre dans l'Histoire de France". "Cela ne s'est pas passé à Alger, cela s'est passé à Paris", insiste-t-elle auprès de France 24. "Il faut que la France reconnaisse qu'il y a eu un massacre sur des gens qui manifestaient pacifiquement."Malgré tout, elle note que la mise en lumière de cet épisode sombre s'est améliorée et elle se félicite de la découverte de ces nouvelles archives. "L'an dernier, pour la première fois, un préfet et un président sont allés sur les quais de Seine pour l'anniversaire. Cela commence à se savoir que ces personnes ont été massacrées et que pour certaines on ne s'est même pas ce qu'elles sont devenues. Cela ne peut pas rester dans l'oubli".Avec AFP
Cefut en grande partie le conflit algérien qui provoqua le retour du général de Gaulle «aux affaires» en 1958 : Les représentants du gouvernement français et ceux du gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) signèrent le 18 mars 1962 les accords d'Évian (voir le texte), qui mettaient fin en principe à plus de sept années de guerre. Les deux
Résumé Index Plan Texte Bibliographie Annexe Notes Citation Auteur Résumés Dans cet article, on tentera de revisiter les thèses du démantèlement tribal en Algérie, pour en souligner les réalités mais aussi les limites, puis on prendra le cas des mesures prises par les autorités coloniales à l’égard de deux tribus appartenant à l’annexe d’Ain Sefra les cAmûr et les Awlâd Sid Ahmad Majdûb. Notre propos n’est donc pas de faire l’histoire sociale de ces tribus, mais de comparer les mesures prises par les autorités coloniales à l’égard de la question tribale selon qu’il s’agit des départements civils du Nord ou des territoires du Sud. This paper aims to revisit the theses of tribal dismantling in Algeria, in order to underline its reality but also its limits. The author examines the case of the policy of colonial authorities with regard to two tribes belonging to the territory of Ain Sefra cAmûr and Awlâd Sid Ahmad Majdûb. The purpose is not so much to write a social history of these tribes, but to compare the decisions taken by the colonial authorities with regard to the tribal question in the civil departments of the Nord and in the Southern de page Entrées d’index Haut de page Texte intégral 1 L’un des journaux francophones algériens les plus lus, Liberté, a consacré un dossier spécial à ce ... 2 Le journal algérien El Moujahid, journal rangé du côté du pouvoir, soulignait par exemple à propos ... 3 La confédération des cAmûr de la région d’Ain Sefra se serait constituée progressivement entre le ... 4 Sid Ahmad Majdûb, l’ancêtre fondateur de la tribu, serait né approximativement entre 1490 et 1493 ... 5 Pour une analyse du concept de tribu, cf. Jacques Berque, Qu’est-ce qu’une tribu nord-africaine ... 1La question tribale est réapparue en Algérie depuis les révoltes survenues en Kabylie en avril 2001. Celles-ci ont mis au devant de la scène publique un nouvel interlocuteur étatique la coordination des arouch, dairas et communes – le terme arouch carûsh étant généralement employé en Algérie pour désigner les tribus sing. carsh. Suite à ces événements, de nombreux articles journalistiques sont parus au sujet de la tribu1, et depuis lors, on assiste tout au moins dans la presse à une mise en exergue et peut-être à une survalorisation du fait tribal dans ce pays2. Parmi les questions que pose ce regain d’intérêt pour la tribu, il en est une qui nous intéresse particulièrement celle concernant le démantèlement tribal. Celle-ci se pose avec acuité d’autant plus qu’il était admis jusque récemment que le régime colonial avait détruit purement et simplement les tribus en Algérie. Or, si la déstructuration tribale fut, durant la période coloniale, une mesure voulue pour les départements civils du Nord, il apparaît qu’il n’en fut pas de même pour les territoires du Sud. L’organisation en tribus y fut en effet maintenue et les clivages tribaux y furent exacerbés. Dans cet article, on tentera de revisiter les thèses du démantèlement tribal en Algérie, pour en souligner les réalités mais aussi les limites, puis on prendra le cas des mesures prises par les autorités coloniales à l’égard de deux tribus appartenant à l’annexe d’Ain Sefra les cAmûr3 et les Awlâd Sid Ahmad Majdûb4. On comprendra donc que notre propos n’est pas de faire l’histoire sociale de ces tribus5, mais de comparer les mesures prises par les autorités coloniales à l’égard de la question tribale selon qu’il s’agit des départements civils du Nord ou des territoires du Sud. À propos du démantèlement tribal en Algérie thèses et nuances 2Le démantèlement de l’ordre tribal, qui s’effectue en Algérie entre 1830 et la Première Guerre mondiale environ, est une réalité qu’on ne peut nier mais qu’on se doit de nuancer. Celui-ci s’est effectué de plusieurs manières par destruction physique, par dépossession foncière, en discréditant les structures d’autorité traditionnelles et en imposant de nouvelles normes culturelles aux populations autochtones. Destructions physiques 6 En parlant de système, j’ai à l’esprit l’ensemble des relations liant les tribus entre elles, qu’i ... 7 Smaïl Aouli, Ramdane Redjala et Philippe Zoummeroff, Abd el-Kader, Paris, Fayard, 1994. 3En dépit des conflits internes notamment ceux entre tribus makhzen et tribus raya ou siba, ou simplement entre tribus proches, le monde tribal de l’Algérie ottomane avait une certaine cohérence et pouvait être vu comme un système assez complexe et fonctionnel6. Cet ordre tribal fut bouleversé par les transformations induites par le régime colonial et en premier lieu par son avant-bras l’armée. Celle-ci prit les premières mesures d’une politique qui, à moyen terme, devait inéluctablement déstabiliser l’organisation antérieure. Elle le fit en combattant les tribus hostiles à la présence française en Algérie, mais elle le fit aussi en permettant et/ou en suscitant l’accentuation des divisions et des conflits inter et intra-tribaux. Par exemple, la résistance menée par l’émir Abd el-Kader, à la tête des tribus Hasham, Bani cAmr et Gharaba, fut anéantie en moins de quinze ans, de 1832 à 1847, du fait d’affrontements directs avec l’armée française, mais aussi en raison des conflits entre tribus – notamment ceux opposant l’armée constituée par l’émir Abd el-Kader et les tribus makhzen makhzan des Dûayr et des Zmala7. 8 Radouane Ainad Tabet, Histoire d’Algérie, Sidi Bel Abbés de la colonisation à la guerre de libér ... 9 Ibid., p. 53-63. 10 Ibid., p. 61. 4Dans l’Ouest algérien, les tribus qui opposèrent une résistance furent par ailleurs prises en tenaille entre l’armée française et celle du sultan du Maroc, le sultan Abd Al Rahman. Ainsi, le sultanat du Maroc participa au démantèlement tribal en taillant en pièces » les Bani cAmr8. L’historien Redouane Ainad Tabet9 dresse, en effet, un tableau du devenir pathétique de cette grande tribu. Auparavant si puissante dans l’Ouest algérien plus précisément dans la région de Sidi Bel Abbés, cette tribu devait subir de plein fouet les répercussions de son engagement aux côtés de l’émir Abd el-Kader. Celles-ci sont si effroyables que, pour reprendre les propos de l’auteur, au lendemain de la reddition de l’émir, en 1847, La “verte tribu” n’est plus que l’ombre d’elle même10. » D’autres actes de résistance, les soulèvements des Awlâd Sidi Shaykh à partir de 1863, la révolte d’El Mokrani 1871 notamment, furent mis en échec par l’armée française. On comprendra, dans ces conditions, les répercussions des pertes humaines résultant de ces batailles sur les différentes tribus certaines disparurent, d’autres furent complètement déstabilisées. Ces défaites n’aidaient en rien la cohésion tribale parce qu’elles avaient pour conséquence de diminuer l’autorité des personnes et familles leaders. La tribu comme groupe politique subissait de la sorte un fâcheux contrecoup. 5Toutefois, jusqu’à un certain point, les guerres ne furent pas les causes décisives du démantèlement tribal. Elles modifièrent les rapports de forces entre tribus, en affaiblissant certaines et en renforçant d’autres, mais ne changèrent pas pour l’essentiel l’organisation tribale car elles ne lui substituèrent aucune autre organisation sociale. En fait, les changements survenus dans le domaine de la propriété foncière – sénatus-consulte de 1863, loi Warnier de 1873 visant la liquidation de la propriété communautaire des tribus et le processus de dépossession foncière – eurent beaucoup plus d’impacts que les guerres. Sénatus-consulte et dépossession foncière 6Les lois foncières furent en effet autrement efficaces. Il est intéressant de lire à ce propos le témoignage du capitaine Vayssière. En tournée chez les Namamsha, tribu de l’Est algérien, pour évaluer les conséquences du sénatus-consulte, il rapporte le fait suivant Les cheikhs et les kebars sont tous venus me trouver, commentant et déplorant la nouvelle. La consternation peinte sur leurs visages, plusieurs versaient des larmes. Ils m’ont dit “Les Français nous ont battus, ils ont tué nos jeunes hommes et nous ont imposé des contributions de guerre. Tout cela n’était rien, on guérit de ses blessures. Mais la constitution de la propriété individuelle et l’autorisation donnée à chacun de vendre ses terres qui lui seraient échues en partage, c’est l’arrêt de mort de la tribu.” » 7Il conclut ainsi 11 Repris du journal algérien Liberté du 6 août 2001, dossier spécial sur la tribu en Algérie. Le sénatus-consulte de 1863 est, en effet, la machine de guerre la plus efficace qu’on ait pu imaginer contre l’état social indigène et l’instrument le plus puissant et le plus fécond qui ait pu être mis aux mains de nos colons. Grâce à lui, nos idées et nos mœurs s’infiltreront peu à peu dans les mœurs indigènes, réfractaires à notre civilisation, et l’immense domaine algérien, à peu près fermé jusqu’ici, en dépit des saisies domaniales, s’ouvrira devant nos pionniers11. » 12 Jean-Claude Vatin, L’Algérie politique, Histoire et Société, Paris, Presses de la Fondation nation ... 8À partir du sénatus-consulte de 1863, un ensemble de lois fut en effet mis en place en Algérie pour favoriser la propriété individuelle, principalement au profit des colons et des grandes sociétés capitalistes. Jean-Claude Vatin12 remarque, en reprenant le bilan dressé par Charles Robert Ageron qu’ entre 1871 et 1919 près d’un million d’hectares 897 000 ont été livrés aux colons. […] Les musulmans avaient perdu, en 1919, 7 millions et demi d’hectares, que l’État et les particuliers, les grandes sociétés capitalistes, s’étaient partagés. » 13 Karl Marx, Le système foncier en Algérie », dans Sur les sociétés précapitalistes extraits du c ... 14 Karl Marx dit à ce propos que l’institution de la propriété foncière était aux yeux du bourgeoi ... 15 Augustin Berque, Écrits sur l’Algérie, Aix-en-Provence, Édisud, 1986, p. 28. 9Karl Marx avait analysé vers 1879 le processus de dépossession foncière mis en œuvre en Algérie. Il considérait à ce propos que les terres des plateaux nord-africains étaient auparavant la possession indivise des tribus nomades qui les parcouraient, que la propriété tribale y était transmise de génération en génération et qu’elle ne se modifia qu’à la suite des changements suivants 1. fractionnement graduel de la tribu en plusieurs branches ; 2. inclusion de membres appartenant à des tribus étrangères13 ». Il montre ensuite comment, particulièrement à partir de la loi Warnier, la spoliation des terres tribales s’effectue, avec notamment la confiscation et la mise en vente des terres des tribus suspectées de rébellion. Ces lois avaient un double objectif instituer la propriété privée14, mais aussi détruire les pouvoirs des tribus. Augustin Berque, dans un article datant de 1919, dira du sénatus-consulte de 1863 qu’il visait comme but politique l’amoindrissement des grandes familles indigènes et la dislocation de la tribu15 ». 16 Lahouari Addi, De l’Algérie précoloniale à l’Algérie coloniale, Alger, OPU, 1985, p. 21-22. 17 D. Daumas, Les populations indigènes et la terre collective de tribu en Tunisie, Tunis, 1912. 18 Henry de Montéty, Une loi agraire en Tunisie, Cahors, 1927, p. 30. 10La question du statut des terres que parcouraient les tribus nomades a fait l’objet de diverses analyses. Karl Marx estimait qu’elles étaient les possessions indivises des tribus nomades qui les parcouraient. Lahouari Addi avance quant à lui que, bien que la terre de la tribu soit un terrain collectif, la propriété privée des biens et des terres a existé de manière prédominante dans les montagnes où les terres communales étaient réduites et, dans les plaines, où les troupeaux étaient possédés privativement16. Certaines études menées à propos du système foncier tribal en Tunisie, avant le régime du Protectorat, attestent que les terres collectives » appartenaient bien souvent aux tribus sous la forme de propriétés indivises. Certaines d’entre elles possédaient même des titres de propriétés17. Celles-ci avaient donc bien des propriétaires reconnus mais elles étaient juridiquement impartageables et elles furent à tort considérées comme des terres de jouissance collective appartenant à l’État18. On peut considérer que ces conclusions sont applicables au système foncier des tribus d’Algérie qui, par ailleurs, subissait, comme en Tunisie, l’influence de la régence ottomane. 19 Sur ce point cf. notamment la partie Le marché autorégulateur et les marchandises fictives tra ... 11Outre ce fait, l’assignation d’un caractère marchand de la terre semblait poser des problèmes bien plus cruciaux aux membres des tribus. C’est en effet la constitution de la propriété individuelle et l’autorisation donnée à chacun de vendre ses terres » qui effraient réellement les cheikhs et les kebars » et non pas tant le fait qu’elles soient partagées. En fait, et il me semble qu’il s’agit là d’une des particularités du statut de la terre en milieu tribal celle-ci n’a pas de caractère marchand. Bien qu’elle ait des propriétaires reconnus, du fait notamment du droit de propriété lié à l’usage – on sait que telle terre appartient à telle tribu, à tel segment et en fin de compte à telle famille notamment parce qu’il ou elle en fait usage – , elle ne peut toutefois être vendue ou achetée. C’est d’ailleurs une invention du capitalisme que de poser la terre comme une catégorie marchande19. Les shaykh et les kbar le savaient mais ne purent cependant peser sur le cours de la politique coloniale et le processus de dépossession foncière. 20 Pour un point de vue rapide du phénomène de dislocation du nomadisme, lire M’Hamed Boukhobza, L’ag ... 12La politique de dépossession foncière eut par ailleurs un impact sans précédent sur l’activité économique traditionnellement et peut-être trop schématiquement liée au monde tribal le nomadisme pastoral. Dans un ouvrage au sous-titre évocateur De l’ordre tribal au désordre colonial, M’Hamed Boukhobza nous montre en effet comment le nomadisme activité économique et genre de vie et avec lui le mode de vie tribal traditionnel » furent complètement altérés par les mesures coloniales et notamment par la politique de dépossession foncière20. Selon cet auteur, les personnes vivant sous la tente à la veille de la colonisation représentaient près des deux tiers de la population totale 67%, alors qu’elles ne représentaient plus, dans les années soixante/soixante-dix, qu’environ 500 000 personnes sur une population totale de près de 20 millionsd’âmes, soit 2,5%. En même temps que s’effectue la dépossession foncière, c’est toute l’économie tribale qui semble péricliter. Ainsi, les tribus qui auparavant vivaient des produits de l’agro-pastoralisme, et plus particulièrement du pastoralisme, se voient dans l’incapacité de reproduire les bases matérielles de leur propre existence. M’Hamed Boukhobza montre aussi comment les pratiques de l’cachaba mouvement d’estivage sud-nord et de l’cazaba mouvement d’hivernage nord-sud, véritables socles de l’économie nomade et tribale, ne peuvent plus se perpétuer du fait des mesures prises par le gouvernement colonial. 21 Jacques Berque, Le Maghreb entre deux guerres, Paris, Seuil, 1962, p. 121-136. 13Vingt ans plus tôt, Jacques Berque remarquait aussi que la disparition de la tribu résultait des politiques empêchant la reproduction de leur système économique. Même lorsque certaines tribus n’étaient pas atteintes directement, elles en subissaient inéluctablement les contrecoups en raison de la nature extensive et complexe de leur activité économique21. Ce sont en définitive toutes les conditions matérielles d’existence des tribus qui tendaient à disparaître. Face à la paupérisation qu’entraînent ces réformes, de nombreux individus se voient contraints de quitter leur tente, leur village et surtout leur tribu pour trouver du travail en ville. Ce faisant, génération après génération, la tribu devient un lointain souvenir. Discrédit des instances d’autorité traditionnelles et affrontements culturels 22 Augustin Berque, Écrits sur l’Algérie, Aix-en-Provence, Édisud, 1986. 14Dans ce processus de démantèlement des tribus, quelle a été la politique de déstructuration des instances d’autorité tribale ? L’idéologie coloniale faite au nom du progrès » tendait en effet à remettre en cause les pratiques dites traditionalistes » des populations autochtones. Augustin Berque22 explique à ce propos comment les structures traditionnelles de l’autorité tribale furent de plus en plus discréditées du fait des mesures prises par le gouvernement colonial. En même temps qu’il opérait la dislocation de la propriété tribale, le gouvernement colonial tendait à transformer les tribus, selon le principe de diviser pour mieux régner », de manière à les rendre moins efficientes. Il énumère en outre les différentes mesures réduisant l’influence des chefs et détruisant les anciennes structures d’autorités. Par exemple, l’autorité coloniale bureaux arabes puis gouvernement civil discrédita l’organisation tribale en réorganisant les tribus et en désignant de nouveaux chefs qui n’avaient pas forcément d’autorité suffisante et qui même parfois étaient complètement étrangers à la tribu. Elle le fit aussi en limitant leurs droits à percevoir les taxes que les chefs tribaux récoltaient auparavant, ainsi qu’en restreignant leurs pouvoirs respectifs. En outre, avec l’extension du territoire civil, les chefs de tribus devenaient peu à peu de simples agents administratifs. En discréditant les structures d’autorité tribale et en refaçonnant selon son bon vouloir les différentes tribus, le régime colonial détruisait les fondements de l’ordre et de la cohésion propre aux différentes tribus. Cela fonctionna tellement bien, qu’à la fin du xixe siècle, les tribus djûad tribus aristocratiques et guerrières avaient complètement disparu. Cette situation donna, pendant un certain temps, plus de poids aux fractions maraboutiques, avant que celles-ci ne fussent à leur tour affaiblies. 23 Yvonne Turin, Affrontements culturels dans l’Algérie coloniale écoles, médecines, religion, 1830 ... 15Pendant près d’un siècle, et particulièrement depuis la mise en place du gouvernement civil, s’est effectué un vrai travail de fond tendant à transformer la société algérienne. Ces affrontements culturels », pour reprendre l’intitulé de l’ouvrage d’Yvonne Turin23, étaient dictés par des objectifs idéologiques et politiques d’un côté le gouvernement essayant d’imposer de nouvelles valeurs pour asseoir son autorité, de l’autre les structures locales tentant de préserver un minimum d’autonomie vis-à-vis du gouvernement colonial. L’objectif de ces affrontements était de soustraire l’indigène » à sa tribu et, par la suite, de l’insérer dans cette nouvelle société faite au nom du progrès. Les politiques menées dépossession foncière, discrédit des structures traditionnelles et affrontements culturels ont globalement réussi dans la mesure où l’organisation tribale semble de nos jours avoir disparu en Algérie, alors que pendant des siècles elle était la base de la société. Les grandes tribus du Nord et du Tell ont disparu. Les Bani cAmr, les Hasham, les Dûayr et autres grandes tribus n’existent plus. Ce qu’il en reste maintenant, c’est un lointain souvenir. Il ne faut pas penser pour autant que l’histoire soit univoque et en y regardant de plus près les thèses présentées doivent être nuancées. Les limites des thèses de la déstructuration tribale 16La dépossession foncière s’est certes principalement effectuée au Nord et dans le Tell, mais dans les territoires du Sud, sous administration militaire, les tribus arabophones ou berbérophones ont été assez préservées de ces transformations. Ainsi, dans sa Monographie du Territoire d’Ain Sefra, le capitaine Mesnier, chef du bureau de comptabilité des oasis sahariennes, affirme que 24 Capitaine Mesnier, Monographie du territoire d’Ain Sefra, Oran, Imprimerie L. Fouque, 1914 biblio ... Le sénatus-consulte […] n’a été appliqué qu’exceptionnellement en territoire militaire […] La propriété individuelle n’a pas été constituée en territoire militaire car le sol propre au pâturage seulement ne comporte qu’une jouissance collective ; s’il était partagé entre les indigènes, il s’élèverait constamment entre eux des contestations24. » 25 Lahouari Addi, De l’Algérie…, p. 57. 17En effet, la dépossession foncière n’a pas ou presque pas eu lieu dans les territoires du Sud, du fait notamment de l’aridité de la terre, et bien qu’en 1926, une loi ait abrogé la distinction entre territoire du Sud et territoire du Nord dans le régime de la propriété foncière25, celle-ci ne concerna en pratique que les territoires à vocation agricole notamment les jardins des oasis et non pas les zones à vocation pastorale. 26 C’est le cas des approches de Jacques Berque, M’Hamed Boukhobza, Lahouari Addi et Ali Merad Boudia ... 27 Maurice Godelier, L’idéel et le matériel, Paris, Fayard, 1984. 28 Augustin Bernard et Napoléon Lacroix, L’évolution du nomadisme en Algérie, Alger, Adolphe Jourdan, ... 18Par ailleurs, la désorganisation du système économique qu’est le pastoralisme est souvent analysée comme s’il s’agissait de la déstructuration des organisations tribales26. Or, d’une part, il me semble que la tribu ne se réduit pas à un système économique bien que celui-ci soit important. Analyser la tribu du seul point de vue de son système économique, c’est en effet oublier la part de l’idéel, et c’est tomber dans une lecture sommaire de Karl Marx que penser l’organisation sociale découlant stricto sensu de l’infrastructure27. Actuellement, dans le Hautes Plaines et au Sahara, les clivages tribaux se retrouvent en milieu urbain et les solidarités tribales ne suivent plus forcément les spécialisations professionnelles. La tribu comme mode d’organisation sociale n’est pas strictement le corrélat d’un mode de production ou d’un système économique spécifique. D’autre part, la capacité d’adaptation du pastoralisme, dans les Hautes Plaines notamment, a été sous estimée ou du moins a-t-on pensé que celui-ci ne pouvait que décliner. C’est oublier que, durant la période coloniale, il existait, tout au moins dans les rapports portant sur le nomadisme et la colonisation, une volonté de laisser les steppes des Hautes Plaines aux pasteurs et de favoriser l’agriculture seulement dans le Tell28. Par ailleurs, les stratégies pastorales se sont adaptées aux diverses conjonctures et se sont transformées en raison des nouvelles techniques et moyens mis à disposition des éleveurs. Par exemple, l’introduction en masse, à partir des années soixante-dix, de véhicules de transports de cheptel les fameux GAK notamment a modifié les pratiques des éleveurs sans pour autant mettre fin au pastoralisme, ni aux liens de solidarité tribale. Bien au contraire, ceux-ci sont souvent utilisés dans le cadre de ces nouvelles pratiques. 19L’association tribu/pastoralisme/nomadisme présuppose, en outre, une conception évolutionniste de la tribu, considérée comme relevant d’un stade particulier de l’évolution humaine, intermédiaire entre la bande stade du paléolithique et la société étatique sédentaire. Selon cette vision, la tribu correspondrait au stade du néolithique et plus largement aux sociétés qui ont une économie essentiellement agricole et pastorale. Cette conception est évidemment fallacieuse car elle ne rend pas compte de la persistance actuelle de liens tribaux, à travers le monde, et dans des sociétés qui ne sont ni nomades ni pastorales. 20En fait, si cette volonté de briser la cohésion tribale fut vraie au Nord, notamment compte tenu de la politique de dépossession foncière, elle ne fut pas généralisée à toute l’Algérie. Dans certains endroits des Hautes Plaines et du Sahara, les tribus et les divisions tribales ont été maintenues, voire exacerbées de manière à permettre à l’administration militaire de mieux contrôler la population locale. C’est le cas pour le Haut Sud-Ouest, mais aussi pour les régions du Sahara, tel le Tidikelt. Louis Voinot, capitaine de l’armée française, nous explique en effet les mesures prises, suite à la Conquête des Oasis » ayant eu lieu au début du xxe siècle, pour établir l’ordre dans cette région. Il est fort explicite à ce propos 29 Louis Voinot, Le Tidikelt étude sur la géographie, l’histoire, les mœurs du Pays, Éditions J. Ga ... Au bout de quelques temps, il faut songer à organiser le Tidikelt pour établir l’ordre à la place de l’anarchie d’antan. Les gens de même origine sont groupés autant que possible en des commandements distincts. Cette répartition est délicate car on doit éviter de mettre en contact des intérêts opposés, ce qui réveillerait les anciennes haines ; les kebars [représentants des tribus] sont choisis parmi les familles influentes29. » 21Cette politique eut des répercussions telles qu’aujourd’hui encore on constate de grands clivages dans la répartition spatiale des tribus du Tidikelt. 30 Robert Capot-Rey indique que le nombre des Européens vivant au Sahara a toujours été faible. Dan ... 31 Fanny Colonna et Henri Tawfik, Au Gourara, une pré-enquête », dans Fanny Colonna, Savants Paysan ... 22La thèse de l’affrontement culturel doit par ailleurs être nuancée en ce qui concerne les tribus évoluant dans les territoires des Hautes Plaines et du Sahara algérien. Les civils français y étaient peu nombreux et de ce fait l’imposition des valeurs et des institutions émanant de l’idéologie coloniale ne s’est pas effectuée avec la même ampleur au Sud que dans le Nord30. Compte tenu des politiques différenciées entre le Nord et le Sud, les populations du Sud ont pu, plus que celles du Nord, s’opposer au phénomène d’acculturation et ainsi refuser certaines valeurs émanant de la France. Un travail effectué dans le courant des années soixante-dix par Fanny Colonna et Henri Tawfik31 a montré quels étaient les comportements, vis-à-vis de l’éducation et de la médecine, des populations des zones rurales du Gourara région saharienne. Ce qui est intéressant pour notre propos, ce sont les deux faits suivants d’une part, cette enquête montre la persistance des valeurs traditionnelles » – plus exactement s’inspirant des coutumes locales – qui nous semblent inséparables d’une organisation sociale du même type ; d’autre part, elle insiste sur l’importance actuelle des lignages mrabtin lignages descendant de saints. 32 C’est notamment le parti que prend Nico Kielstra dans son étude des mutations de l’organisation tr ... 23En somme, l’analyse de la déstructuration tribale repose sur trois axiomes discutables et qui ne peuvent rendre compte de la pluralité des situations concernant le fait tribal en Algérie. La première remarque que l’on fera est toute simple la dépossession foncière si fatale aux tribus du Tell, du Nord, n’a pas été appliqué aux tribus du Sud étant donné l’aridité de la terre et le fait que les territoires du Sud étaient en grande partie sous administration militaire. La deuxième remarque est que le nomadisme pastoral est bien souvent considéré comme la condition sine qua non de l’existence tribale. Bien entendu, il s’agit là d’un stéréotype qui associe la tribu à un mode d’organisation économique et de fait à un stade d’évolution particulier. Ce stéréotype est d’autant plus fâcheux qu’il empêche de rendre compte de la complexité et de la diversité des liens sociaux à l’intérieur des tribus et entre les tribus. Enfin, penser que le discrédit des autorités tribales puisse être une mesure majeure dans le processus de démantèlement tribal présuppose l’idée que les chefs et plus largement les chefferies sont des éléments primordiaux des organisations tribales32. Cet axiome est largement réfutable. Enfin, il faut ajouter que le régime administratif dans les territoires du Sud était bien différent de celui des départements civils du Nord. Organisation des territoires du Sud 33 Les subdivisions des territoires du Sud devinrent néanmoins des départements quelques années plus ... 34 Camille Sabatier, La question du Sud-Ouest, Alger, Éditions Adolphe Jourdan, 1881, p. 67-68. 24Contrairement aux départements civils du Nord, les territoires du Sud qui succédaient aux territoires de commandement demeuraient, du moins jusqu’en 194733, sous administration militaire. Les rapports de l’État colonial avec les tribus n’étaient donc pas les mêmes en Algérie, selon qu’il s’agissait des territoires du Sud ou de ceux du Nord. Dans les territoires du Sud, en dehors des éléments en rébellion, les autorités françaises ne furent pas opposées aux systèmes tribaux, bien au contraire. Elles se souciaient plus des confréries et lignages religieux qui du fait de leur aura et de leurs réseaux auraient pu organiser une résistance plus efficace à l’occupation34. Les zawiyas et confréries sahariennes ont de fait souvent été la hantise des autorités coloniales qui essayèrent de les supprimer ou tout au moins les contrôler, alors que la dislocation de la tribu ne fut pas une politique voulue pour les territoires du Sud. Les territoires du Sud étaient par ailleurs soumis à une organisation et une législation bien distincte de celles des départements civils du Nord. 35 Note du 3 avril 1922 Archives affaires indigènes militaires, repris de René-Victor Vâlet, Le Sah ... Entre l’Algérie du Nord dont l’organisation est coulée dans le moule français et les protectorats voisins de Tunisie et du Maroc où l’administration française se double d’une administration indigène, les Territoires du Sud présentent une troisième forme qui leur est propre. Leurs bureaux d’affaires indigènes, composés d’un personnel militaire spécialisé et hiérarchisé dans ses fonctions, occupent une place intermédiaire entre le régime d’administration directe à la mode métropolitaine et le régime de contrôle qui caractérise les protectorats ; ils ne s’affranchissent pas du cadre social indigène, usent d’avantage de l’autorité traditionnelle du chef de tribu, et de la sorte, permettent à des populations à mentalité féodale d’évoluer sans heurt au contact de la civilisation moderne35. » 36 Ibid., p. 84. 37 Ibid., p. 86. 38 Ibid., p. 98-99. 39 Ibid., p. 131-132. 40 Ibid., p. 182 et suiv. 41 Il s’agit du recours d’un indigène s’estimant lésé à un officier qu’il considère comme son chef. C ... 42 Ibid., p. 211-212. 43 Jacques Frémeaux, Pertinence… », p. 261-262. 25Le rôle des militaires y était beaucoup plus important que dans le Nord et le statut des indigènes bien distinct également. Les maires des communes mixtes étaient les commandants des cercles ou les chefs des annexes36. Les commissions municipales se composaient de membres français élus et de membres indigènes nommés. Le décret du 6 février 1919 n’était pas applicable aux territoires du Sud et les indigènes musulmans ne pouvaient être électeurs, ni éligibles, contrairement à ce qui se faisait dans le Nord37. Cette situation semble s’être perpétuée au moins jusqu’en 1947. La tribu avait une existence juridique. Elle constituait une section de commune. Les membres des assemblées tribales, des djemaa – jamaca appelés kbars, les grands étaient nommés pour une période de trois ans par les commandants des cercles ou les chefs des annexes, puis par le gouverneur sur avis des commandants et des chefs. Ces procédés, toujours en vigueur dans les territoires du Sud, n’étaient plus appliqués au Nord depuis le décret du 6 février 1919. Les djemaa étaient par ailleurs présidés de droit par les caïds des tribus, nommés par les autorités, et administraient essentiellement les biens des douars et les terres collectives38. Le système d’imposition était aussi différent. Alors que les impôts arabes avaient été supprimés dans le Nord par le décret du 1er décembre 1918, ils demeuraient encore appliqués dans les territoires du Sud où ils constituaient la source la plus considérable du budget39. Le système judiciaire, et en particulier la justice répressive, étaient aussi distincts dans les territoires du Sud. Les commandants militaires et le gouverneur d’Algérie avaient en effet des pouvoirs plus importants que dans les départements civils40. Le système de la chekaïa demeurait encore appliqué41, augmentant ainsi le pouvoir des commandants de cercle ou des chefs d’annexe qui, bien qu’arbitres, pouvaient toutefois user de leurs pouvoirs disciplinaires42. Le système des bureaux arabes appliqué pour le Nord dans les premiers temps de la conquête, puis abandonné pour une organisation civile, était de fait appliqué pour les territoires du Sud. Cette organisation supposait la préservation du cadre social indigène, et donc tribal, et la nomination, l’appui et l’instrumentalisation de l’autorité traditionnelle des chefs de tribus. De fait, comme le remarque Jacques Frémeaux43, les territoires militaires du Sud apparaissaient dans les années trente comme le conservatoire des populations bédouines, partiellement administrées par les derniers bureaux arabes. 44 Colette Establet se posait ainsi la question de la réification tribale Faut-il se fier à la ré ... 26On voit donc bien que la thèse du démantèlement tribal durant la période coloniale doit être nuancée. Ce qui est vrai pour les ex-départements civils du Nord doit être revisité à l’aune de l’histoire des territoires du Sud algérien, laquelle reste largement à écrire. L’analyse des mesures prises par les autorités coloniales dans ces régions contribuerait à expliquer en partie pourquoi les identités tribales y sont encore assez vivaces, comme on le montrera à partir du traitement de la question tribale dans le Haut Sud-Ouest algérien. En effet, les tribus du Haut Sud-Ouest, et probablement de l’ensemble des territoires du Sud, ont été préservées de toute destruction volontaire, mais elles ont été en même temps remaniées pour diverses raisons, notamment administratives. Plus encore, on remarquera par la suite que les tribus des cAmûr et des Awlâd Sid Ahmad Majdûb ont été réifiées par les mesures prises durant la période coloniale44. Dire cela ne nous permet pas de conclure à la mort de la tribu, mais simplement que la tribu dans le Haut Sud-Ouest est une réalité sociale largement redéfinie par l’État colonial. Ces tribus remaniées n’avaient certes plus la même dimension ni la même modalité d’organisation qu’avant la colonisation. Mais ces tribus, juste avant la colonisation, n’étaient pas non plus celles du xvie, xviie ou xviiie siècle, de sorte qu’il est exagéré d’avancer que les modifications amenées par l’entreprise coloniale auraient été fatales aux tribus. Plus que de détruire les tribus, les autorités des territoires du Sud se sont évertuées à les préserver tout en les contrôlant par le biais des caïds et des bachagas. Les tribus du Haut Sud-Ouest avant la création du cercle d’Ain Sefra Les cAmûr 27À la veille de la colonisation, les cAmûr, ainsi que les Awlâd Sid Ahmad Majdûb vivaient essentiellement sous la tente. Certaines familles disposaient de jardins et de palmiers dans les ksour qsûr de la région, en particulier celui d’Asla pour les Awlâd Sid Ahmad Majdûb, et ceux de Sfissifa, Tiout, Moghrar, Ich et Figuig pour les cAmûr les deux derniers ksour se trouvent sur l’actuel territoire marocain. 28Contrairement aux Awlâd Sid Ahmad Majdûb, l’évolution de la confédération des cAmûr fut en partie liée à la question de leur statut et des tumultes liés au tracé de la frontière algéro-marocaine au sud du Taniet Sassi. Devaient-ils être en effet des sujets de la France ou de la monarchie marocaine ? Cette question ne fut résolue que tardivement. Le traité de 1845 définissait le partage des territoires français et marocains au nord du Taniet Sassi, mais omettait de définir clairement le statut des territoires au Sud de ce point. C’est en profitant de cette imprécision que la France établira sa politique de conquête des territoires du Sud. En 1847, une colonne française, sous la conduite du général Cavaignac, prit ainsi possession des ksour déclarés français. 45 N. Lacroix et H. M. P. de La Martinière, Documents pour servir à l’étude du Nord Ouest africain, t ... 46 D’après les notes sur la tribu des Amour du commandant Colonieu, datées de 1859, dans un document ... 29Le principe des ksour relevant des autorités françaises étant acquis, celles-ci se trouvaient confrontées à la question du statut des cAmûr qui nomadisaient dans la région des monts des Ksour. Le traité de 1845 ne stipulait rien de précis à ce propos. En 1855, la majorité des tribus composant les cAmûr avait fait acte de soumission à la France et les autorités françaises leur donnèrent une organisation régulière en trois caïdats45. Ceux-ci comptaient en 1859 environ 520 tentes voir tableau 146. Tableau 1. Nombre de tentes des cAmûr en 1859. Les Awlâd Sid Ahmad Majdûb 47 Les Awlâd Sidi Shaykh étaient divisés en deux ligues opposées çoffs ou leffs les Awlâd Sidi Sh ... 30Au mois d’avril 1847, lorsque les Awlâd Sidi Shaykh firent leur soumission à la France, les Awlâd Sid Ahmad Majdûb passèrent en entier sous les ordres de Si Hamza, qui dirigeait à cette époque la tribu des Awlâd Sidi Shaykh. Jusqu’en 1848, ils paient leurs impôts avec la branche aînée, campent avec elle et, avec elle aussi, s’approvisionnent dans le Tell. En 1849, les Awlâd Sid Ahmad Majdûb abandonnèrent Si Hamza chef des Awlâd Sidi Shaykh Charraga et se rallièrent à Sidi Shaykh Ban Tayab chef des Awlâd Sidi Shaykh Gharaba47 qui refusait l’occupation française. 48 Territoire sous gestion d’un bachaga. 31En 1863, le soulèvement des Awlâd Sidi Shaykh provoque l’arrêt de l’expansion militaire française dans le Sud oranais. Les Awlâd Sid Ahmad Majdûb, ayant participé aux soulèvements des Awlâd Sidi Shaykh et après avoir obtenu le pardon l’aman, furent placés dans le cercle de Sebdou, où ils restèrent jusqu’en 1878. Ils furent détachés du cercle de Sebdou parce qu’ils avaient leurs intérêts du côté d’Asla, de Chellala et de Bousemghoun, et par décision du 4 novembre 1878, ils furent rattachés au cercle de Geryville actuel El Bayadh. Les Awlâd Sid Ahmad Majdûb formèrent alors un caïdat indépendant et bien que de même origine que les Awlâd Sidi Shaykh, ils restèrent en dehors du bachagalik48 de ces derniers. La tribu comprenait à cette époque six douars, selon les autorités coloniales. 49 Ross E. Dunn, Resistance in the Desert, Moroccan Responses to French Imperialism 1881-1912, New Yo ... 50 Comme nous l’avons indiqué plus haut, le soulèvement des Awlâd Sidi Shaykh provoque l’arrêt de l ... 32En 1881, de nombreux Awlâd Sid Ahmad Majdûb et cAmûr participèrent à l’insurrection menée par Sidi Abû cAmama, marabout originaire des Awlâd Sidi Tadj. Celle-ci s’inscrit dans la continuité des actes de rébellion menés par les Awlâd Sidi Shaykh. Ces insurrections résultèrent en grande partie de la situation liée à la crise foncière en particulier à propos des terrains de parcours générée par la politique de dépossession des terres tribales. Les tribus des plaines du Nord, disloquées et privées de leurs terres, furent en effet forcées de migrer vers les terres des autres tribus, plus au Sud, provoquant ainsi une grave crise qui suscita ces actes continus de rébellion49. En 1881, suite à l’insurrection menée par Sidi Abû cAmama, les autorités françaises décidèrent d’occuper Ain Sefra et d’y créer un poste militaire50. La création du cercle d’Ain Sefra 51 Anonymes et Schmidt, Histoire du cercle d’Ain Sefra », document remis par le père Communardi d’A ... 33Le 20 mars 1882, date de la création par arrêté gouvernemental du cercle d’Ain Sefra, les cAmûr se voient appliquer une nouvelle organisation. Les événements insurrectionnels de 1881 avaient poussé les autorités françaises à occuper d’une façon permanente la région des ksour et, par la suite, elles donnèrent à cette confédération une organisation régulière en trois tribus Awlâd Salim, Awlâd Bûbkar et Swala. Celle-ci fut modifiée une première fois en 1885, un an après le départ des Lamdabih au Maroc. Les Awlâd Bûbkar furent partagés en deux caïdats Awlâd cAbdallah et Awlâd Gtayb. Puis en 1889, on procéda à la réorganisation des tribus des Awlâd Salim fractions des Mrinat et des Awlâd Shahmi et des Swala fractions des Awlâd cAmr et des Awlâd Sliman. En 1898, on organisa les cAmûr en quatre caïdats Awlâd Bûbkar, Swala, Awlâd Shahmi et Mrinat. Les Shwarâb formèrent une fraction rattachée pour le commandement à la tribu de Moghrar Fougani, laquelle comprenait en fait les habitants du ksar qsar de Moghrar Fougani et les éléments restants de la tribu des Awlâd Sidi Tadj une grande partie s’était enfuie au Maroc51. 52 Documents microfilmés des archives d’Outre-Mer, référence 66miom/108/2. 34Malgré l’occupation d’Ain Sefra et la création du cercle portant le même nom, la question du statut des cAmûr demeure non réglée. Fin mars 1887, le gouvernement chérifien demande aux autorités françaises qu’elles facilitent le retour au Maroc d’un millier de tentes des cAmûr », installées dans la subdivision de Mascara division militaire à laquelle est attachée le Haut Sud-Ouest52. Dans une correspondance adressée au général commandant la subdivision de Mascara datée du 1er avril 1887, le lieutenant-colonel Marmet, commandant supérieur du cercle d’Ain Sefra, indique que 53 Correspondance n° 177, du 11 avril 1887, documents microfilmés des archives d’Outre-Mer, référence ... Les tribus des Amour du cercle d’Ain Sefra ne comprennent en totalité que 683 tentes. Par suite, mille chefs de tente n’ont donc pu demander à aller se fixer au Maroc. J’ajoute même que pas un seul chef de tente n’a fait une semblable demande. [Se référant aux analyses du commandant Rinn concernant le statut des cAmur, il avança qu’il existe] des Amour algérien, de même qu’il y a des Amour marocains. Ces derniers […] sont les Medabiah environ 70 tentes qui sont toujours campés avec les Beni Guill. […] il y a une petite fraction marocaine des Oulad Abdallah une quarantaines de tentes53. » 54 Ibid. 55 Correspondance n°4419, du 7 août 1888, du gouverneur général de l’Algérie à Monsieur le général co ... 35Ce dilemme concernant le statut des cAmur poussera certains d’entre eux à trouver refuge dans le massif frontalier de Beni Smir. En 1888, il est question d’exécuter un coup de main » dans cette région pour punir et ramener les tentes des cAmur refusant l’autorité française. Ce coup de main » est arrêté en raison des problèmes qu’il aurait pu occasionner avec le Maroc. À la même époque un dignitaire marocain, cÛmar Sûsi, arrive à Figuig et essaie de regagner les cAmur en tant que sujets marocains54. Ces derniersse trouvent donc pris entre la France et le Maroc qui les revendiquent en tant que sujets. Le 7 août 1888, le gouverneur général d’Algérie, suite à la décision du conseil du gouvernement, stipulera que les cAmur du cercle d’Ain Sefra devront être traités comme des sujets algériens55. 56 Une partie importante du cheptel périra lors de ce déplacement qui dura plusieurs mois. Sur cette ... 36Refusant l’occupation française, de nombreuses tentes s’enfuirent encore au Maroc. Pour contrer ce phénomène de fuites vers le Maroc, les autorités françaises décideront l’augmentation de la cavalerie et des spahis dans le cercle d’Ain Sefra, mais aussi feront migrer un grand nombre de tentes 343 des cAmur vers l’Est, à destination de l’annexe d’Aflou. Cette migration et le cantonnement des cAmur dans l’annexe d’Aflou débuteront en septembre 188856. La décision des autorités françaises précipitera au contraire la fuite de certaines tentes des cAmur restées dans le cercle d’Ain Sefra, vers l’Ouest, vers le Maroc, de peur de l’internement dans l’annexe d’Aflou. Du fait du cantonnement dans l’annexe d’Aflou et des fuites vers le Maroc, en novembre 1888, sur 697 tentes appartenant aux cAmur, seulement 95 se trouveront effectivement dans l’annexe d’Ain Sefra. La majorité des tentes se trouvera dans l’annexe d’Aflou 346, puis au Maroc 251 cf. tableau 2. 57 État joint à la correspondance du général de brigade, commandant de la subdivision de Mascara O’N ... Tableau 2. Novembre 1888, état des tentes des cAmûr57 Tribus À Aflou Au Maroc À Ain Sefra Territoire algérien autre qu’Ain Sefra et Aflou Total Souala 114 64 16 0 194 Ouled Selim 96 130 48 3 277 Ouled Gottib 88 11 19 2 120 Ouled Abdallah 48 46 12 0 106 Total 346 251 95 5 697 58 Correspondances dans les documents microfilmés des archives d’Outre-Mer, référence 66miom/109/3. 37À partir de 1892, les cAmur cantonnés à l’Est rentreront progressivement dans le cercle d’Ain Sefra58. En 1894, la subdivision militaire d’Ain Sefra est créée. 59 Correspondances dans les documents microfilmés des archives d’Outre-Mer, référence 66miom/109/4. 38Dans une correspondance datée du 5 avril 1898 et adressée à Monsieur le général commandant la division d’Oran, le général Gaillard de Saint-Germain, commandant la subdivision d’Ain Sefra, proposera une nouvelle organisation du cercle d’Ain Sefra, du fait des fuites et retours des tentes59. Il indique qu’en 1898, les cAmûr forment 6 tribus Awlâd Sliman, Awlâd cAmr, Awlâd Shahmi, Awlâd cAbdallah, Awlâd Gtayb et Mrinat. Il demande de les réduire à quatre, qui prendraient les dénominations de Swala, Awlâd Bûbkar, Awlâd Salim et Mrinat. Il les présente ainsi 1. Tribu des Souala environ 150 tentes. Elle comprendrait les tribus actuelles des Oulad Sliman et des Oulad Ameur, auxquelles on ajouterait les Oulad Alyat récemment rentrés de l’Ouest et placés sous le commandement du caid de Tyout […]. 2. Tribu des Oulad Boubekeur environ 80 tentes. Elle comprendrait les deux tribus actuelles des Oulad Abdallah et des Oulad Gottib auxquelles on joindrait les Medabiah nouvellement rentrés et actuellement placés sous les ordres du caïd du Ksar de Sfissifa […]. 3. Tribu des Oulad Selim. Elle comprendrait la tribu actuelle des Oulad Chahmi à laquelle on joindrait la tribu actuelle des Oulad Bou Chareb […]. 4. Les Merinat environ 100 tentes continueraient à former à eux seuls une tribu unique ». 60 Correspondance du gouverneur général d’Algérie à Monsieur le général commandant la division d’Oran ... 39Il indique par ailleurs que, mise à part la tribu des Mrinat, qui compte une centaine de tentes et à laquelle, pour cette raison, il ne touchera pas, les autres tribus du cercle d’Ain Sefra en comprennent entre 15 à 50 et qu’elles formeraient en d’autres régions de simples douars. Il estime aussi que le groupement des cAmûr en un nombre restreint de caïdats a été, de 1884 à 1888, l’une des causes du départ en dissidence de la plus grande partie de ces indigènes ». Par la suite, dans sa correspondance du 21 octobre 1898, le général Gaillard de Saint-Germain inclura les Mrinat dans la tribu des Awlâd Salim, soit 3 tribus Swala, Awlâd Salim, Awlâd Bûbkar. Le 6 septembre 1898, le gouverneur général d’Algérie accepte la nouvelle organisation à donner aux cAmûr et propose de nommer Si Moulay Ben Miloud, un des marabouts de Tiout, au titre de caïd des caïds60. 40En fait, avec cette nouvelle organisation, on en revient à la première, celle de 1855 laquelle s’appuyait sur la réalité locale, directement observable, c’est-à-dire en trois tribus Swala, Awlâd Salim et Awlâd Bûbkar. Toutefois celles-ci ne sont plus composées de la même manière. Les Lamdabih par exemple ont migré en masse au Maroc et, de fait, la tribu des Awlâd Bûbkar ne comprend plus cette fraction. Par ailleurs, ce nouvel agencement des tribus n’arrêta ni les fuites, ni les résistances à l’occupation. La création du territoire militaire d’Ain Sefra et l’organisation des tribus 61 Capitaine Mesnier, Monographie… 62 En 1885, l’annexe créée à Mecheria dépendait du cercle d’Ain Sefra mais au moment de la réorganisa ... 63 Il s’agit de l’actuelle El Bayadh. 64 Il s’agit de l’actuelle Bechar. 65 René-Victor Vâlet indique concernant les territoires du Sud que les communes mixtes ne diffèrent ... 66 Les titres de bachaga et d’agha étaient repris de l’administration ottomane. Ils désignaient les g ... 67 Capitaine Mesnier, Monographie…, p. 75. 41En 1905, le territoire militaire d’Ain Sefra fut créé. Ce territoire qui remplaça la subdivision décret du 12 décembre 1905 était placé sous l’autorité d’un général de brigade qui dépendait directement, au point de vue administratif, du gouverneur général de l’Algérie et, au point de vue militaire du général commandant le 19e corps d’armée61. Il était divisé en trois cercles Mecheria62, Geryville63 et Colomb et deux annexes Ain Sefra et Beni Ounif et comprenait trois communes mixtes Ain Sefra, Mecheria, Geryville et deux communes indigènes Colomb64 et Timimoun65. Les communes mixtes étaient administrées par une commission municipale composée du commandant supérieur du cercle ou du chef de l’annexe il en était le président, du chef du bureau des Affaires indigènes ou de l’officier du bureau venant immédiatement après lui il en était l’adjoint, d’un adjoint spécial français, des conseillers municipaux élus, des caïds. Le bachaga de Geryville et l’agha des cAmûr et des Ksour faisaient partie de la commission qui siégeait à Geryville et Ain Sefra66. La commune mixte d’Ain Sefra fut créée par arrêté du 4 juin 1885. Elle était composée au début de deux sections celle d’Ain Sefra et celle de Mecheria. Plus tard la section de Mecheria fut rattachée au cercle de même nom. En 1904, Ain Sefra à elle seule devint commune mixte. En 1914, elle comprenait deux sections le centre d’Ain Sefra, avec les tribus des cAmûr et les Ksour de la région 1ère section et le centre de population de Beni Ounif et l’annexe du même nom 2e section67. 68 La section de commune normale » n’a pas de représentation spéciale. René-Victor Vâlet, Le Sahara ... 42L’annexe d’Ain Sefra comprend par ailleurs un maghzen soldé avec un chef de maghzen et quatre-vingt-quatre cavaliers, cinq tribus nomades, six ksour et le douar maghzen. Chaque tribu nomade et chaque ksar est commandé par un caïd qui est assisté d’une assemblée djemaa ou jamaca composée de notables tribaux. La tribu a bel et bien, comme dans l’ensemble des territoires du Sud, une existence institutionnelle et juridique. Elle constitue en fait une section de commune privilégiée, possédant un conseil permanent, la jamaca, chargée d’administrer ses biens et de défendre ses intérêts68. 69 Anonymes et Schmidt, Histoire... », p. 4. 70 Il y eut de nombreux abus de la part des administrateurs dans l’attribution des noms, en témoignen ... 43Les caïds des tribus ou ksour de l’annexe sont placés sous l’autorité de l’agha des cAmûr et des ksour d’Ain Sefra, Si Moulay Ould Si Mohammed ben Miloud Si Mûlay Awlâd Si Muhammad ban Milûd. Celui-ci, investi des fonctions de caïd des caïds le 27 septembre 1898, fut nommé agha le 3 février 190069. En 1934, la tribu des Swala est rattachée au ksar de Tiout, celle des Awlâd Bûbkar au ksar de Sfissifa. À cette même époque, le régime de l’État civil est mis en place. On donne aux membres des tribus des noms patronymiques et dans les registres est indiquée, outre les caractéristiques personnelles nom, prénom, date de naissance…, l’appartenance tribale70. Alors qu’ailleurs les états civils contribuent à définir et à rendre tangibles les identités et appartenances nationales, dans les territoires du Sud, elles participent à préserver ou à fabriquer des identités et des clivages tribaux et/ou ethniques entre nomades arabes et gens des qsûr berbères. 71 Ces fractions firent valoir que tous leurs intérêts étaient du côté de l’annexe d’Ain Sefra dont ... 72 Territoire sous gestion d’un agha. 73 Anonymes et Schmidt, Histoire... », p. 27-28. 44Parallèlement, suite à la demande des membres de deux fractions des Awlâd Sid Ahmad Majdûb, les Awlâd Sidi Muhammad et les Awlâd Sidi Abû al Anwar, le gouverneur général d’Algérie prononce, le 5 mai 1904, leur mutation dans l’annexe d’Ain Sefra71, en spécifiant que cette nouvelle tribu sera indépendante de l’agha des cAmûr et des ksour, comme les Awlâd Sid Ahmad Majdûb sont indépendants du bachaga des Awlâd Sidi Shaykh. Par la suite, le 1er septembre 1904, le gouverneur général d’Algérie prononce le rattachement de la tribu nouvellement formée des Awlâd Sidi Muhammad et Awlâd Sidi Abû al Anwar à l’aghalik72 des cAmûr. En 1910, la question de la fusion des Awlâd Sidi Muhammad et Awlâd Sidi Abû al Anwar dépendants d’Ain Sefra et des Awlâd Sid Ahmad Majdûb dépendants de Geryville est étudiée. Par décision du 10 décembre 1914, le gouverneur général d’Algérie décide la fusion des Awlâd Sidi Muhammad et Awlâd Sidi Abû al Anwar avec les Awlâd Sid Ahmad Majdûb. Cette nouvelle tribu dénommée Awlâd Sid Ahmad Majdûb et Abû al Anwar, puis simplement Awlâd Sid Ahmad Majdûb est rattachée à l’annexe d’Ain Sefra. En 1934, on fusionne le ksar d’Asla à la tribu des Awlâd Sid Ahmad Majdûb pour n’en former qu’une seule, appelée tribu des Awlâd Sid Ahmad Majdûb et Asla, avec un seul caïd Si Muhammad Mûstafa ban Si Mûlay, d’origine shûrfa73. Conclusions 45Les réorganisations de la confédération des cAmûr et de la tribu des Awlâd Sid Ahmad Majdûb donnèrent un caractère plus formel aux tribus, avec une organisation bien précise, faisant d’elles, en définitive, des entités encore plus cohérentes. La volonté des autorités françaises était de garder cette organisation en tribus, qui leur semblait plus contrôlable. L’exemple de la tribu de Moghrar Fougani l’atteste. Alors qu’une grande partie des Awlâd Sidi Tadj avait fui au Maroc, les autorités essayèrent de constituer de toute pièce une tribu en organisant sous le même caïdat les quelques Awlâd Sidi Tadj restants, les habitants du ksar de Moghrar Fougani et la fraction des Shwarab qui nomadisait aux environs. 74 Isabelle Eberhardt raconte que certains des membres de cette tribu se retrouvèrent rattachés au ca ... 46S’il y a eu des modifications durant cette période, celles-ci ne remettent donc pas en cause la tribu en tant que système spécifique d’organisation sociale. Certaines tribus se retrouvent, certes amoindries, sur le territoire du Haut Sud-Ouest parce que beaucoup de leurs membres sont morts au combat ou ont fui au Maroc. C’est notamment le cas de la tribu des Awlâd Sidi Tadj74, à laquelle appartenait Sidi Abû cAmama. Mais l’organisation en tribus n’est pas fondamentalement remise en cause. Par ailleurs, les rapports entre les tribus et la population française demeurent assez faibles en dehors des centres urbains de Mecheria et d’Ain Sefra. 47Moins en contact avec la population française, les membres des cAmûr et plus encore des Awlâd Sid Ahmad Majdûb, plus éloignés du centre de commandement d’Ain Sefra, inquiètent cependant toujours les autorités parce que, du fait même de leur mode de vie nomade, ils apparaissent comme moins contrôlables et en cas de rébellion, ils ont un avantage non négligeable ils connaissent mieux que quiconque le territoire du Haut Sud-Ouest. Le rattachement des tribus aux ksour fut donc une mesure pour tenter de contrôler les tribus nomades de la région. Elle eut pour conséquence d’exacerber les antagonismes entre les tribus nomades d’ascendance arabe » et les habitants des ksour d’ascendance berbère ». 48Dans le Haut Sud-Ouest, les autorités françaises tentèrent ainsi de maîtriser les tribus notamment en nommant leurs caïds et en contrôlant les déplacements des éléments nomades. Cette dernière mission incombait en partie au makhzen, un bataillon formé d’indigènes payés par les autorités françaises et supervisés par l’armée. 75 Cette politique du contrôle militaire des tribus et de la nomination de caïds des caïds, de grands ... 76 Nous devons ces informations à Hadj Sassi. Il est l’une des rares personnes, encore vivante, à avo ... 49Outre ce fait, la mise en place d’un caïd des caïds septembre 1898, le bachagha Si Moulay, atteste de la volonté des autorités françaises de préserver un ordre politique de type traditionnel et d’organiser les tribus selon les coutumes locales75. La désignation de Si Moulay à ce poste n’est pas fortuite. Celui-ci est en effet reconnu comme descendant d’un des marabouts les plus influents et les plus renommés de l’Ouest algérien, le sharif Sid Ahmad Ban Yûsaf de Miliana. L’autorité de Si Moulay, en tant que sharif du fait de cette ascendance supposée, est donc largement acceptée par les tribus de la région. Il eut pour adjoint son fils, Si Khaladi. Ce dernier faisait partie des nouvelles générations, celles formées par l’école française. Il aurait aboli, dans la région d’Ain Sefra, les corvées qui consistaient à nourrir de force les sections de militaires spahis en patrouille, aux frais des populations déjà misérables. Il tenta en outre d’abolir les amendes collectives des tribus76. Suite au décès de son père, Si Khaladi fut nommé chef indigène, bachagha, de 1932 à 1956. 50Lorsque les autorités nommèrent Si Khaladi, suite au décès de Si Moulay, elles ne firent que perpétuer un principe important dans le monde tribal, celui de la filiation ou plus exactement de l’unifiliation. La désignation de Si Khaladi à la succession de Si Moulay était donc normale compte tenu du contexte tribal. Selon le principe de l’unifiliation, les droits et devoirs attribués à son père lui incombaient naturellement ». En outre, chaque tribu payait collectivement les amendes imposées par les autorités françaises suite aux infractions de l’un ou de plusieurs de ses membres. La pratique de l’amende collective illustre le fait que les autorités reconnaissaient en fait la responsabilité de la tribu, du groupe, sur ses éléments. En cela, elles ne firent encore qu’appliquer un autre principe important du monde tribal celui de la solidarité intratribale. Elles estimaient que les membres des tribus formaient, autre caractéristique essentielle de la tribu, des corporate groups, des groupes faisant corps », et se devaient donc d’être solidaires et responsables collectivement. Haut de page Bibliographie Livres Lahouari Addi, De l’Algérie précoloniale à l’Algérie coloniale, Alger, OPU, 1985. Radouane Ainad Tabet, Histoire d’Algérie, Sidi Bel Abbés de la colonisation à la guerre de libération en zone 5, wilaya V 1830-1962, Alger, ENAG Éditions, 1999, p. 60-61. Anonymes et Schmidt, Histoire du cercle d’Ain Sefra », document remis par le père Communardi d’Ain Sefra, 1949. Smaïl Aouli, Ramdane Redjala et Philippe Zoummeroff, Abd el-Kader, Paris, Fayard, 1994. 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Jacques Frémeaux, Pertinence et fonctions de la frontière Tell-Sahara 1830-1960 », Revue d’histoire maghrébine, n° 81-82, juin 1986, p. 251-265. Maurice Godelier, L’idéel et le matériel, Paris, Fayard, 1984. N. Lacroix et H. M. P. de La Martinière, Documents pour servir à l’étude du Nord Ouest africain, tome 2, Lille, L. Danel, 1896. Léon Joseph Lehuraux, Le nomadisme et la colonisation dans les Hauts Plateaux de l’Algérie, Paris, Éditions du comité de l’Afrique française, 1931. Alain Mahé, 2000, Les assemblées villageoises dans la Kabylie contemporaine », Études rurales, n° 155-156, 2000, p. 179-211. Alain Mahé, La révolte des anciens et des modernes. De la tribu à la commune dans la Kabylie contemporaine », dans Hosham Dawod dir., Tribus et pouvoirs en terre d’Islam, Paris, Armand Colin, 2004, p. 201-235. Karl Marx, Le système foncier en Algérie », dans Sur les sociétés précapitalistes extraits du cahier de notes datant de 1879 environ, Paris, Éditions sociales, col. Cahiers du CERM », 1970. Capitaine Mesnier, Monographie du Territoire d’Ain Sefra, Oran, Imprimerie L. Fouque, 1914 bibliothèque du territoire d’Ain Sefra – cote AOM B//4093. Henry de Montéty, Une loi agraire en Tunisie, Cahors, 1927, p. 30. Karl Polanyi, La Grande Transformation, Paris, Gallimard première parution en anglais en 1944, 1983. Camille Sabatier, La question du Sud-Ouest, Alger, Éditions Adolphe Jourdan, 1881, p. 67-68. Yvonne Turin, Affrontements culturels dans l’Algérie coloniale écoles, médecines, religion, 1830-1880, Paris, Maspero, 1971. René-Victor Vâlet, Le Sahara Algérien. Étude de l’organisation administrative, financière et judiciaire des Territoires du Sud, Alger, La Typo-Litho, 1927. Jean-Claude Vatin, L’Algérie politique, Histoire et Société, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1983. Christian Velud, Syrie tribus, mouvement national et État mandataire 1920-1936 », Monde Arabe, Maghreb Marchrek, n° 147 intitulé Tribus, tribalismes et États au Moyen-Orient », sous la direction de R. Bocco et C. Velud, janvier-mars 1995, p. 48-71. Louis Voinot, Le Tidikelt étude sur la géographie, l’histoire, les mœurs du Pays, Éditions J. Gandini, 1995. Extrait du Bulletin de la Société de géographie et d’archéologie de la province d’Oran, tome XXIX – fascicules CXXIX, CXXX, CXXXI, 1909. Presse Liberté, 5, 6 et 7 août 2001. El Moujahid, 8 septembre 2003. Le Quotidien d’Oran, 16 février 2004. Centres des archives d’Outre Mer Aix-en-Provence Documents microfilmés, références ALG 300, E. 126 66miom/108/1, 66miom/108/2, 66miom/108/3, 66miom/108/4, 66miom/109/4 Haut de page Annexe Organisation des territoires du Sud77 Haut de page Notes 1 L’un des journaux francophones algériens les plus lus, Liberté, a consacré un dossier spécial à ce sujet les 5, 6 et 7 août 2001. 2 Le journal algérien El Moujahid, journal rangé du côté du pouvoir, soulignait par exemple à propos d’une visite du président Bouteflika que les représentants des différentes tribus de la région de Naama ne se sont point empêchés […] de manifester leur sentiment de fidélité et réitérer leur engagement à accompagner le président [Bouteflika] dans ses efforts de redressement, de relance et de croissance », suggérant ainsi que les choses allaient pour le mieux car les tribus supportaient le pouvoir. La légende au présent », El Moujahid, 8 septembre 2003, p. 5. Le journal Le Quotidien d’Oran titrait, en février 2004, que les tribus du Tidikelt soutenaient Bouteflika. À en croire ces journaux, la tribu serait un acteur politique réel et surtout bien légitime. Les tribus du Tidikelt soutiennent Bouteflika », Le Quotidien d’Oran, 16 février 2004. 3 La confédération des cAmûr de la région d’Ain Sefra se serait constituée progressivement entre le milieu du xvie et la fin du xviiie siècle, à partir de familles provenant d’une tribu hilalienne à laquelle se sont agrégés d’autres éléments d’origines diverses. On trouve des cAmûr dans la région d’Aflou mais la confédération que nous étudions celle du Haut Sud-Ouest est largement autonome par rapport aux groupes issus de la tribu hilalienne et installés dans le Zab de Constantine et la région du Djebel Amour. Elle constituait, à l’aube de la colonisation, une entité indépendante avec son propre territoire qui, par ailleurs, est assez distant du Djebel Amour plus de 300 km. La confédération des cAmûr pratiquait un nomadisme altitudinale d’est en ouest le long des monts des Ksour. 4 Sid Ahmad Majdûb, l’ancêtre fondateur de la tribu, serait né approximativement entre 1490 et 1493 de l’ère chrétienne, et serait mort en 1571. Il est l’oncle paternel de Sidi Shaykh, ancêtre de la grande tribu des Awlâd Sidi Shaykh. En raison de son ascendance censée remonter à un saint, la tribu des Awlâd Sid Ahmad Majdûb est localement qualifiée de mrabtin, de maraboutique. On trouvera dans la thèse d’Ahmed Ben Naoum des éléments d’hagiographie sur Sid Ahmad Majdûb et sur Sidi Shaykh Ahmed Ben Naoum, Uled Sidi Esh Sheykh, essai sur les représentations hagiographiques de l’espace au sud-ouest de l’Algérie, thèse de doctorat d’État en lettres et sciences humaines, université de Provence centre d’Aix, 1993. 5 Pour une analyse du concept de tribu, cf. Jacques Berque, Qu’est-ce qu’une tribu nord-africaine ? », dans Éventail de l’histoire vivante, Hommage à Lucien Febvre, Paris, Armand Colin, 1954, p. 261-271, aussi dans Jacques Berque, Maghreb, histoire et sociétés, Alger, SNED, 1974 et Pierre Bonte, Édouard Conte, Constant Hamès et al., Al ansab, la quête des origines, Anthropologie historique de la tribu arabe, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1991. 6 En parlant de système, j’ai à l’esprit l’ensemble des relations liant les tribus entre elles, qu’il s’agisse à la fois des relations de tribu à tribu économiques dans le cas des échanges de produits et des arrangements territoriaux ; religieuses dans le cas de culte commun d’un saint ; politiques dans le cas d’alliance ; matrimoniales dans le cas d’exogamie tribale… ou des relations en réseaux via notamment les différentes confréries. 7 Smaïl Aouli, Ramdane Redjala et Philippe Zoummeroff, Abd el-Kader, Paris, Fayard, 1994. 8 Radouane Ainad Tabet, Histoire d’Algérie, Sidi Bel Abbés de la colonisation à la guerre de libération en zone 5, wilaya V 1830-1962, Alger, ENAG Éditions, 1999, p. 60-61. 9 Ibid., p. 53-63. 10 Ibid., p. 61. 11 Repris du journal algérien Liberté du 6 août 2001, dossier spécial sur la tribu en Algérie. 12 Jean-Claude Vatin, L’Algérie politique, Histoire et Société, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1983, p. 125. En outre, Jean-Claude Vatin indique qu’il existait 100 000 hectares de terres européennes en 1850, 2 700 000 un siècle plus tard » p. 319. 13 Karl Marx, Le système foncier en Algérie », dans Sur les sociétés précapitalistes extraits du cahier de notes datant de 1879 environ, Paris, Éditions sociales, col. Cahiers du CERM », 1970, p. 384. 14 Karl Marx dit à ce propos que l’institution de la propriété foncière était aux yeux du bourgeois français la condition indispensable de tout progrès dans les domaines politique et social ». Ibid., p. 391. 15 Augustin Berque, Écrits sur l’Algérie, Aix-en-Provence, Édisud, 1986, p. 28. 16 Lahouari Addi, De l’Algérie précoloniale à l’Algérie coloniale, Alger, OPU, 1985, p. 21-22. 17 D. Daumas, Les populations indigènes et la terre collective de tribu en Tunisie, Tunis, 1912. 18 Henry de Montéty, Une loi agraire en Tunisie, Cahors, 1927, p. 30. 19 Sur ce point cf. notamment la partie Le marché autorégulateur et les marchandises fictives travail, terre et monnaie », dans Karl Polanyi, La Grande Transformation, Paris, Gallimard première parution en anglais en 1944, 1983, p. 102-112. 20 Pour un point de vue rapide du phénomène de dislocation du nomadisme, lire M’Hamed Boukhobza, L’agro-pastoralisme traditionnel en Algérie, de l’ordre tribal au désordre colonial, Alger, Office des publications universitaires, 1982, p. 20-23. 21 Jacques Berque, Le Maghreb entre deux guerres, Paris, Seuil, 1962, p. 121-136. 22 Augustin Berque, Écrits sur l’Algérie, Aix-en-Provence, Édisud, 1986. 23 Yvonne Turin, Affrontements culturels dans l’Algérie coloniale écoles, médecines, religion, 1830-1880, Paris, Maspero, 1971. 24 Capitaine Mesnier, Monographie du territoire d’Ain Sefra, Oran, Imprimerie L. Fouque, 1914 bibliothèque du territoire d’Ain Sefra – cote AOM B//4093, p. 48. En 1914, année de la publication de la monographie, le territoire d’Ain Sefra comprenait entre autre le cercle de Mecheria, l’annexe d’Ain Sefra, l’annexe de Beni Ounif, le cercle de Colomb Bechar et les postes de Taghit et Talzaza, l’annexe de Beni Abbes et le cercle de Geryville. 25 Lahouari Addi, De l’Algérie…, p. 57. 26 C’est le cas des approches de Jacques Berque, M’Hamed Boukhobza, Lahouari Addi et Ali Merad Boudia notamment. 27 Maurice Godelier, L’idéel et le matériel, Paris, Fayard, 1984. 28 Augustin Bernard et Napoléon Lacroix, L’évolution du nomadisme en Algérie, Alger, Adolphe Jourdan, 1906. Léon Joseph Lehuraux, Le nomadisme et la colonisation dans les Hauts Plateaux de l’Algérie, Paris, Éditions du comité de l’Afrique française, 1931. 29 Louis Voinot, Le Tidikelt étude sur la géographie, l’histoire, les mœurs du Pays, Éditions J. Gandini, 1995. Extrait du Bulletin de la Société de géographie et d’archéologie de la province d’Oran, tome XXIX – fascicules CXXIX, CXXX, CXXXI, 1909. 30 Robert Capot-Rey indique que le nombre des Européens vivant au Sahara a toujours été faible. Dans les territoires du Sud algériens, qui comprennent plus du tiers du Sahara français, on comptait, en 1948, Européens. La proportion des Européens aux indigènes, qui est à peu près de 1 à 8 dans les territoires du Nord, est de 1 à 100 dans les territoires du Sud. » Robert Capot-Rey, Le Sahara français, Paris, PUF, 1953. Certaines régions montagneuses du Nord, telles que la Kabylie ou l’Aurès, semblent aussi avoir été relativement préservées. Alain Mahé rend compte par exemple de la manière dont les assemblées villageoises de Kabylie tajmats ont su s’adapter et se transformer compte tenu de l’instauration d’un ordre politique étatique français, puis algérien. Alain Mahé, La révolte des anciens et des modernes. De la tribu à la commune dans la Kabylie contemporaine », dans Hosham Dawod dir., Tribus et pouvoirs en terre d’Islam, Paris, Armand Colin, 2004, p. 201-235. 31 Fanny Colonna et Henri Tawfik, Au Gourara, une pré-enquête », dans Fanny Colonna, Savants Paysans, éléments d’histoires sociales sur l’Algérie rurale, Alger, OPU, 1987, p. 37-66. 32 C’est notamment le parti que prend Nico Kielstra dans son étude des mutations de l’organisation tribale dans le Souf Sud-Est algérien. Cet auteur articule toute l’évolution de l’organisation tribale à celle des chefferies – fait qui peut s’expliquer par l’importance historique des chefferies dans la région – et tend malheureusement à avoir une vision linéaire. De fait, il conclut au déclin de l’organisation tribale et cela sans nous montrer en quoi les chefferies étaient nécessaires à la structure tribale et sans présager des possibilités d’adaptation de ces organisations tribales. Nico Kielstra, The decline of tribal organization in the Souf S. E. Algeria », Revue de l’Occident musulman et de la Méditerranée, n° 45, 1987, p. 11-24. 33 Les subdivisions des territoires du Sud devinrent néanmoins des départements quelques années plus tard, au lendemain de la guerre d’Algérie. Bien que n’ayant plus d’existence juridique les territoires du Sud ont perduré jusqu’au milieu des années cinquante Jacques Frémeaux, Pertinence et fonctions de la frontière Tell-Sahara 1830-1960 », Revue d’histoire maghrébine, n° 81-82, juin 1986, p. 251-265. Voir le tableau de l’organisation des territoires du Sud en fin d’article. 34 Camille Sabatier, La question du Sud-Ouest, Alger, Éditions Adolphe Jourdan, 1881, p. 67-68. 35 Note du 3 avril 1922 Archives affaires indigènes militaires, repris de René-Victor Vâlet, Le Sahara Algérien. Étude de l’organisation administrative, financière et judiciaire des Territoires du Sud, Alger, La Typo-Litho, 1927, p. 41-42. 36 Ibid., p. 84. 37 Ibid., p. 86. 38 Ibid., p. 98-99. 39 Ibid., p. 131-132. 40 Ibid., p. 182 et suiv. 41 Il s’agit du recours d’un indigène s’estimant lésé à un officier qu’il considère comme son chef. Ce dernier fait office d’arbitre entre les deux parties. 42 Ibid., p. 211-212. 43 Jacques Frémeaux, Pertinence… », p. 261-262. 44 Colette Establet se posait ainsi la question de la réification tribale Faut-il se fier à la réalité sociale de ces groupements si bien emboîtés ? Des groupements qui correspondent à une telle réalité sociale qu’ils auraient pu être facilement adaptés à des fins d’organisation administrative le caïd dans la tribu, le cheikh dans la ferqa, le kebir dans son douar ? Les caïds font-ils, de leurs tribus, une sociologie spontanée ? Ou obéissent-ils, dans leur description, à la volonté classificatrice, rationalisante, voire géométrique de la France divisée en départements, eux-mêmes divisés en arrondissements, puis en communes, la France organiserait ainsi, à l’image de l’administration rationnelle issue de la révolution française, une pyramide administrative permettant de placer chaque homme à l’intérieur d’un réseau de tribu, de fractions et de douars qui quadrillent le territoire, et auquel on ne peut échapper. » Colette Establet, 1991, Être caïd dans l’Algérie coloniale, Paris, Éditions du CNRS, p. 217-218. 45 N. Lacroix et H. M. P. de La Martinière, Documents pour servir à l’étude du Nord Ouest africain, tome 2, Lille, L. Danel, 1896, p. 260 et 261n. 46 D’après les notes sur la tribu des Amour du commandant Colonieu, datées de 1859, dans un document microfilmé, référence 66miom/108/1. Les deux dernières fractions n’apparaissent dans aucun autre document et n’ont pas été citées lors des reconstitutions des généalogies. 47 Les Awlâd Sidi Shaykh étaient divisés en deux ligues opposées çoffs ou leffs les Awlâd Sidi Shaykh Gharaba de l’Ouest et les Awlâd Sidi Shaykh Charraga de l’Est. 48 Territoire sous gestion d’un bachaga. 49 Ross E. Dunn, Resistance in the Desert, Moroccan Responses to French Imperialism 1881-1912, New York, University of Wisconsin Press, 1977, p. 141-146. 50 Comme nous l’avons indiqué plus haut, le soulèvement des Awlâd Sidi Shaykh provoque l’arrêt de l’expansion militaire française dans le Sud oranais », c’est donc qu’il y avait bien un projet colonial. Toutefois, contrairement à El Bayadh Geryville et Béchar, Ain Sefra ne faisait pas partie – avant le soulèvement d’Abû cAmama – de points stratégiques pour l’expansion militaire. 51 Anonymes et Schmidt, Histoire du cercle d’Ain Sefra », document remis par le père Communardi d’Ain Sefra, 1949, p. 2. 52 Documents microfilmés des archives d’Outre-Mer, référence 66miom/108/2. 53 Correspondance n° 177, du 11 avril 1887, documents microfilmés des archives d’Outre-Mer, référence 66miom/108/2. 54 Ibid. 55 Correspondance n°4419, du 7 août 1888, du gouverneur général de l’Algérie à Monsieur le général commandant la division d’Oran, documents microfilmés des archives d’Outre-Mer, référence 66miom/108/3. 56 Une partie importante du cheptel périra lors de ce déplacement qui dura plusieurs mois. Sur cette épisode de la migration, voir les correspondances dans les documents microfilmés des archives d’Outre-Mer, référence 66miom/108/3. 57 État joint à la correspondance du général de brigade, commandant de la subdivision de Mascara O’Neill, à Monsieur le général commandant la division d’Oran, 22 novembre 1888, documents microfilmés des archives d’Outre-Mer, référence 66miom/108/4. 58 Correspondances dans les documents microfilmés des archives d’Outre-Mer, référence 66miom/109/3. 59 Correspondances dans les documents microfilmés des archives d’Outre-Mer, référence 66miom/109/4. 60 Correspondance du gouverneur général d’Algérie à Monsieur le général commandant la division d’Oran, du 6 septembre 1898, documents microfilmés des archives d’Outre-Mer, référence 66miom/109/4. 61 Capitaine Mesnier, Monographie… 62 En 1885, l’annexe créée à Mecheria dépendait du cercle d’Ain Sefra mais au moment de la réorganisation du territoire en 1904, elle fut transformée en cercle indépendant tandis que le cercle d’Ain Sefra devenait une simple annexe. Capitaine Mesnier, Monographie…, p. 74. 63 Il s’agit de l’actuelle El Bayadh. 64 Il s’agit de l’actuelle Bechar. 65 René-Victor Vâlet indique concernant les territoires du Sud que les communes mixtes ne diffèrent des communes indigènes, indépendamment de leur organisation administrative, que par la proportion des Européens dans la population locale. Si le nombre de ceux-ci est suffisant pour que leurs intérêts méritent d’être défendus et représentés, on crée une commune mixte ; sinon on établit une commune indigène ». René-Victor Vâlet, Le Sahara…, p. 37. 66 Les titres de bachaga et d’agha étaient repris de l’administration ottomane. Ils désignaient les gouverneurs locaux. 67 Capitaine Mesnier, Monographie…, p. 75. 68 La section de commune normale » n’a pas de représentation spéciale. René-Victor Vâlet, Le Sahara…, p. 97. 69 Anonymes et Schmidt, Histoire... », p. 4. 70 Il y eut de nombreux abus de la part des administrateurs dans l’attribution des noms, en témoignent certains d’entre eux assez courants dans la région Bouzerouata l’homme à la canne, Boumaaza l’homme à la chèvre… 71 Ces fractions firent valoir que tous leurs intérêts étaient du côté de l’annexe d’Ain Sefra dont ils fréquentaient le marché et où se trouvait leur territoire de pacage. 72 Territoire sous gestion d’un agha. 73 Anonymes et Schmidt, Histoire... », p. 27-28. 74 Isabelle Eberhardt raconte que certains des membres de cette tribu se retrouvèrent rattachés au caïdat de Béni Ounif. Le caïd, désigné par les autorités françaises, était un ancien esclave et lui-même se trouvait gêné devant les membres de cette tribu mrabtin. Isabelle Eberhardt, Sud Oranais, Paris, Éditions Joëlle Losfeld, 2003, p. 36-37. 75 Cette politique du contrôle militaire des tribus et de la nomination de caïds des caïds, de grands caïds, sera par ailleurs utilisée sous des formes encore plus poussées au Maroc et même en Syrie dans les zones tribales et/ou bédouines. Pour la Syrie, voir notamment Christian Velud, Syrie tribus, mouvement national et État mandataire 1920-1936 », Monde Arabe, Maghreb Marchrek, n° 147 intitulé Tribus, tribalismes et États au Moyen-Orient », sous la direction de R. Bocco et C. Velud, janvier-mars 1995, p. 48-71. 76 Nous devons ces informations à Hadj Sassi. Il est l’une des rares personnes, encore vivante, à avoir travaillé dans l’administration de la commune d’Ain Sefra, durant la période coloniale. 77 D’après le tableau des commandements et unités administratives formant les territoires du Sud, gouvernement général de l’Algérie, Commissariat général du centenaire, Les Territoires du Sud de l’Algérie, 2e partie, l’œuvre accomplie, Alger, P & G Soubiron, 1930, p. de page Pour citer cet article Référence papier Yazid Ben Hounet, Des tribus en Algérie ? », Cahiers de la Méditerranée, 75 2007, 150-171. Référence électronique Yazid Ben Hounet, Des tribus en Algérie ? », Cahiers de la Méditerranée [En ligne], 75 2007, mis en ligne le 21 juillet 2008, consulté le 17 août 2022. URL ; DOI Haut de page Auteur Yazid Ben Hounet Université de Paris 8Yazid Ben Hounet est Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche à l’Université de Paris 8. Il a soutenu à l’EHESS en 2006 une thèse d’anthropologie sur L’Algérie des tribus. Le fait tribal dans le Haut Sud-Ouest algérien contemporain. Il a publié en 2007 - La tribu en pratique le rituel de la mûdâwala chez les Awlâd Sid Ahmad Majdûb », Alfa, revue de l’Institut de Recherche sur le Maghreb Contemporain, p. La restauration des ksour. Institutions du patrimoine et enjeux de mémoire » avec S. Guinand, Espaces et Sociétés, n°128-129, avril/mai, p. de page
Chefde l'État et du gouvernement Abdelmadjid Tebboune (depuis le 19 décembre 2019). Premier ministre : Aïmen Benabderrahmane (depuis le 30 juin 2021) Capitale Alger Langues officielles arabe, tamazight Religion officielle islam Unité monétaire dinar algérien (DZD) Population 45 258 000 (estim. 2021) Projection de population 2030 49 373 000 Superficie (km
Mises à jour Site 27 juillet 2022 Base de données 3 juillet 2022 DÉMÉNAGEMENT DES ARCHIVES PAROISSIALES DE CONSTANTINE Janvier 2010 La salle d'archives avant rangement Après rangement Le déménagement des soeurs Clarisses d'Aix en Provence dans leur nouveau monastère de la Bosque d'Antonelle a eu lieu en cette fin de Janvier 2010. Pour les archives diocésaines de Constantine, Mmes Dureuil, Delaye, sur Myriam et Claude Delaye avaient préparé avec minutie les cartons contenant les dossiers. En ce 11 février, un commando GAMT » composé de Mmes Dureuil, Maître, Motté, Ducros, Caillol, Leruste, Delaye, Mrs. Carrasco, Mathieu Poteaux notre informaticien et jeune gros bras » de l'équipe, sous la conduite de soeur Myriam et Claude Delaye ont investi les nouvelles salles d'archives où 1,4 tonne de cartons les attendait ! Travail en chaine dès 14 heures dans la bonne humeur. Le rangement de tous les dossiers s'achevait vers 17 heures. Fatigués, mais satisfaits, tous se réchauffèrent mistral glacial à l'extérieur et récupérèrent avec un bon chocolat chaud au bar de Célony. Grâce à cette action, les soeurs pourront dans les jours à venir répondre aux demandes d'actes. L'équipe de réalisation INFORMATIONS ANOM Novembre 2009 C. Delaye et D. Carrasco ont rencontré le 27 octobre 2009 Madame Cornède, directrice des ANOM, et Madame Martinez en charge des archives d'Algérie, pour suivre l'évolution des dossiers qui nous avaient été présentés lors de notre Assemblée Générale de mars 2009 voir le compte-rendu dans la revue n° 106 de juin 2009. Nous retiendrons Actes d'état civil d'Algérie - Les actes disponibles à Nantes ont été numérisés jusqu'en 1962. - Seul l'hébergement des données est assuré au niveau central. - Les ANOM ont la responsabilité de l'indexation, ce qui entraîne des frais locaux, mais les budgets ne suivent pas ! - La modification pour la recherche des patronymes de trois caractères et moins est en cours. Pas de date de mise en service ! - Aix a reçu les actes numérisés jusqu'en 1908 et pense les mettre en ligne mais seule la recherche sur les noms et prénoms sera possible. Par ailleurs arrivent des actes de localités de 1830 à 1904 qui ne faisaient pas partie du transfert initial et des actes complémentaires qui avaient échappés » à la première numérisation . Les ANOM doivent en faire le dépouillement et ont beaucoup de difficultés à gérer cela. - Il n'est pas envisagé d'appliquer la nouvelle loi des 75 ans sur Internet problème de confidentialité - Pour les actes restés en Algérie rien n'avance. Un comité Algérie-France doit être mis en oeuvre ! Actes d'état civil du Maroc et Tunisie Ces actes sont toujours bien au ministère des Affaires Étrangères à Nantes et n'ont pas été transférés aux ANOM comme le laissait entendre une information qui s'est avérée sans fondement. Pour obtenir un acte Pour ces protectorats, les registres matricules militaires ont été transférés au ministère des Affaires Étrangères à Nantes après un court séjour aux ANOM. Avant transfert nous en avons réalisé le répertoire alphabétique que nous mettons en ligne sur Internet au fur et à mesure de l'indexation. A ce jour, Maroc, années 1914 à 1927, Tunisie, années 1905 à 1925. Avec les informations que nous vous transmettons numéro microfilm et numéro de matricule vous pouvez obtenir par courrier à Nantes une copie du dossier. Archives protestantes Informations du 20/04/2011 ce fonds est en traitement et pourrait être disponible cet été. Il sera aussi encodé pour être mis en ligne dans les inventaires détaillés. La numérisation des registres paroissiaux n'est pas envisagée cette année. REVUES GÉNÉALOGIQUES RECOMMANDÉES Septembre 2009 Algérie - Maroc - Tunisie sur la piste de vos ancêtres Ce numéro spécial avril 2007 dédié à la généalogie concernant l'Afrique du nord est structuré en trois thèmes l'histoire de l'Algérie, Archives er Ressources de l'Algérie et Destination Afrique du nord particulièrement dédié au Maroc et à la Tunisie. Vous le trouverez en kiosque ou en le commandant à pour les adhérents utiliser le bon de commande que vous trouverez dans les pages jaunes de la revue n° 98 La revue Française de Généalogie - CDE - 10 avenue Victor-Hugo, 55800 Revigny-sur-Ornain. Tél. 0 825 82 63 63 Fax 03 29 70 56 74. Document indispensable pour vos recherches sans oublier les numéros ci-dessous. Vos recherches en Europe Ce numéro, rédigé par les meilleurs spécialistes des recherches généalogiques dans chaque pays européen une vingtaine de pays, offre le maximum de renseignements pratiques sur les démarches et les ressources à privilégier. La Revue Française de Généalogie - CDE - 10, avenue Victor-Hugo - 55800 REVIGNY-SUR-ORNAIN - Tél. 0 825 82 63 63 - Fax 03 29 70 56 74 Généalogie pratique les archives Nous vous recommandons la lecture de deux numéros spéciaux publiés par La revue française de GÉNÉALOGIE et d'Histoire des familles La religion du XVIe au XIXe traitant en particulier des registres paroissiaux, des registres post-concordaires, des archives diocésaines, etc. Les archives traitant des archives nationales, départementales, militaires, d'entreprise et de plusieurs articles de cybergénéalogie. Vous les trouverez en kiosque ou en les commandant à La Revue Française de Généalogie - CDE - 10, avenue Victor-Hugo - 55800 REVIGNY-SUR-ORNAIN - Tél. 0 825 82 63 63 - Fax 03 29 70 56 74 Les archives des anciennes colonies NOS ANCÊTRES LES PIEDS NOIRS Le numéro 247 d'avril 2005 de la revue mensuelle GÉNÉALOGIE MAGAZINE recense, sous la plume de Philippe de Montjouvent, toutes les cotes intéressantes répertoriées au Centre des Archives d'Outre-Mer d'Aix-en-Provence archives ministérielles, archives du Gouvernement Général, archives des départements d'Alger, Constantine et Oran. Un travail énorme qui vous sera indispensable pour des recherches au ANOM. Ne ratez pas ce numéro à voir absolument. Vous le trouverez en kiosque ou en le commandant à Généalogie Magazine - Éditions Christian - 14 rue Littré, 75006 PARIS. Tél. 01 45 48 49 79 - Fax 03 29 70 56 74. Sur les traces de vos racines algériennes ... Le numéro 280 de mai 2008 de la revue Généalogie Magazine présente un dossier pages 14 à 23 en trois volets Une histoire singulière Les Français d'Algérie» par Jean-Jacques Jordi, historien, La vie quotidienne des français d'Algérie vers 1950. L'exemple de Batna, petite ville de l'est, par Jean Bastier, professeur à l'Université des Sciences sociales - Toulouse 1, Archives où chercher ? Pour commander cette revue, consulter l'adresse ci-dessus. LOI SUR LES ARCHIVES Juillet 2008 Le 15 mai 2008, le Sénat a adopté en deuxième lecture le texte de loi sur les archives voté par l'Assemblée le 29 avril 2008, et l'Assemblée nationale l'a adoptée définitivement le 1er juillet 2008. La loi nouvelle affirme le principe du droit d'accès immédiat aux archives publiques de tous les citoyens, et réduit dans l'ensemble les délais de communicabilité pour les archives réservées qui intéressent particulièrement les généalogistes. Le tableau ci-dessous résume les délais pour cette série de fonds. Nature des documents Ancien délai Nouveau délai Régime commun 30 ans Communication immédiate Vie privée 60 ans 50 ans Registres de naissance EC 100 ans 75 ans Registres de mariages EC 100 ans 75 ans Registres de décès EC 100 ans Communication immédiate Recensements 100 ans 75 ans Actes notariés 100 ans 75 ans Archives judiciaires 100 ans 75 ans Dossiers de personnel 120 ans 75 ans Pers. mineures ou agressions sexuelles Pas de délai spécifique 100 ans Sécurité des personnes 120 ans 100 ans Secret médical 150 ans 120 ans ou 25 ans à compter du décès Délibérations du gouvernement 30 ans 25 ans Sûreté nationale 60 ans 50 ans Arme de destruction massive 30 ans régime commun Incommunicable Cette loi a paru au Journal Officiel le 16 juillet 2008. Nous souhaitons que les décrets d'application n'apportent aucune restriction sur le texte voté par le législateur ... et que le fameux délai de 120 ans appliqué par la plupart des sites d'Archives départementales qui ne repose ni sur une loi, ni sur une recommandation mais une simple initiative d'orientation de la CNIL en 2005 pour la protection de la vie privée soit assoupli. Nous vous encourageons à consulter l'article du 14 août 2008 Application chaotique de la nouvelle loi sur les archives » paru sur le blog de la Revue Française de Généalogie. Autre nouvelle les recensements de population accessibles dès 1975. Annonce de la Direction des Archives de France lors des Assises de la Généalogie à Paris le 12 décembre 2009. Consulter l'arrêté publié . Suivez-nous, partagez et rejoignez-nous Ville d'Aix-en-Provence Département 13 Région PACA ONACVG Imprimerie Nouvelle Aixoise Conception Philippe ORTEGA Revue 158 Juin 2022 Cliquez sur l'image Prochains rendez-vous 2022 DEUXIÈME SEMESTRE 4 septembre Participation au Forum des associations à La Garde Var 22 et 23 octobre Participation aux XXVe Journées régionales de Généalogie 50 ans du CGMP à Port-de-Bouc Guides de recherches
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